Le numéro un mondial du streaming musical (écoute en ligne sans téléchargement), le Suédois Spotify, a estimé jeudi que l'offre de musique de l'Américain Apple était dépassée, le téléchargement étant condamné selon lui à décliner.

Le directeur produits de l'entreprise, Gustav Söderström, a expliqué au quotidien suédois Dagens Nyheter que les auditeurs souhaitaient de moins en moins acheter des albums et des morceaux pour les stocker, comme ils peuvent le faire sur la plateforme iTunes, et préféraient les écouter via une connexion à internet.

«Nous avons passé beaucoup de temps à convaincre les gens que le modèle de l'accès est meilleur que le modèle de la propriété», a-t-il déclaré.

«Ç'a été très dur sur certains marchés, certains endroits des États-Unis par exemple, où les gens préfèrent posséder leur musique que de l'écouter en ligne. Mais maintenant, Apple dit tout à coup: non, il faut vraiment que vous écoutiez la musique en ligne plutôt que d'en être propriétaire», a relevé M. Söderström.

Il faisait référence aux projets supposés d'Apple de venir concurrencer frontalement Spotify, bien que le géant des technologies n'ait jamais communiqué sur le sujet.

«Je ne veux pas avoir l'air présomptueux, mais je ne suis pas vraiment inquiet», a ajouté ce cadre de Spotify.

Dagens Nyheter indique, sans citer de source, que Spotify capte à lui seul 54% du chiffre d'affaires mondial du streaming, bien plus que chacun de ses concurrents comme Deezer, Pandora ou Tidal.

Mais selon le patron et cofondateur de Spotify, Daniel Ek, «le plus grand service de musique du monde aujourd'hui est YouTube» (groupe Google), exclu de cette statistique.

Interrogé sur les spéculations quant à une éventuelle offre d'Apple pour acquérir Spotify, M. Ek s'est dit peu enthousiaste à cette idée. «Nous voulons continuer avec notre plateforme. Le seul cas dans lequel nous serions intéressés de vendre l'entreprise serait l'hypothèse où quelqu'un offrirait une plateforme plus grande», a-t-il répondu.

«Nous n'avons même pas encore atteint 10% de ce que nous voulons faire», a-t-il affirmé.