Sina, premier portail internet de Chine, a annoncé jeudi qu'il réexaminait sa coopération avec Google après la décision du géant américain de fermer son site en Chine continentale et de le transférer sur Hong Kong.

Une porte-parole de Sina interrogée par l'AFP a confirmé que le groupe «réévaluait la coopération avec Google» sans donner de plus amples détails.

«Aucun détail n'a été finalisé, a déclaré la porte-parole refusant d'être identifiée. «Google se doit de donner des explications à tous ses partenaires en Chine», a-t-elle dit.

Google a décidé le 22 mars de ne plus censurer son site en chinois et de le transférer sur Hong Kong en redirigeant automatiquement les internautes se connectant à google.cn (Google Chine) sur google.com.hk.

En janvier, Google s'était déclaré excédé par des attaques informatiques visant son code source et la messagerie Gmail de militants chinois des droits de l'homme, et avait annoncé qu'il cesserait de censurer les résultats de son moteur de recherche et, si les autorités chinoises s'y opposaient, arrêterait ses opérations dans le pays.

Plusieurs sociétés de l'internet ont déjà annoncé la fin de leur partenariat avec Google, comme Tianya, l'un des portails les plus populaires de Chine.

Le 24 mars c'est la société TOM Online, contrôlée par le magnat de l'immobilier hongkongais Li Ka-shing, qui annoncait avoir cessé toute collaboration avec le moteur américain, affirmant se conformer aux «lois de la Chine».

La Chine est l'un des principaux marchés pour l'internet avec le plus grand nombre d'usagers au monde (près de 400 millions), mais le régime communiste surveille la Toile pour empêcher toute organisation de la dissidence politique.

Cependant, malgré la censure, l'internet est devenu ces dernières années la principale caisse de résonance du mécontentement social et politique et aussi un outil particulièrement prisé des jeunes générations qui recherchent surtout des services comme les jeux en ligne ou les divertissements.