Le dépisteur Daniel St-Hilaire, qui a déniché le sprinteur Bruny Surin il y a quelques années sur un court de basketball, vient de jeter son dévolu sur une star de YouTube.

Tapez le nom de Justin Darlington dans le moteur de recherche du site de vidéos en ligne, et vous trouverez des dizaines de clips montrant les prouesses du jeune ontarien de 20 ans, qui enfile les slam dunks spectaculaires à la chaîne. Certains de ses clips ont été visionnés plus de 200 000 fois.

Daniel St-Hilaire, entraineur au Club Athlétisme-Montréal, dont le travail consiste en partie à «dénicher les talents», a découvert le jeune athlète par pur hasard : j'ai tapé les mots «slam dunk» et «basketball» dans YouTube, et j'ai vu tous les clips de Justin Darlington apparaître. Quand j'ai appris qu'il vivait au Canada, j'ai tout de suis voulu le rencontrer», explique-t-il.

L'athlète de 1m83, natif d'Ajax, en Ontario, a commencé à pratiquer le basketball à l'âge de 8 ans, de façon autodidacte. Sans le moindre entraînement méthodique, il saute déjà à près de 2m40 de hauteur. «Le record du monde de saut en hauteur est de 2m45. Imaginez ce qu'il peut faire avec un entraînement poussé. C'est peut-être le gars qui saute le plus haut au monde», affirme M. St-Hilaire, qui a notamment dépisté le sprinteur Nicolas Macrozonaris (quatre fois vainqueur du 100m aux Championnats canadiens d'athlétisme) et le sauteur Kwaku Boateng (12e aux olympiques de Syndey).

«Justin Darlington est une sorte de freak génétique. Il a une constitution physique exceptionnelle et il apprend très, très vite», ajoute Daniel St-Hilaire.

La semaine dernière, le dépisteur a invité Darlington à Montréal pour le convaincre de s'y installer. «On lui a fait le coup de ''La grande séduction''. Nous l'avons emmené au Stade olympique pour le match de soccer. Nous lui avons fait rencontrer des gens. Nous voulons le convaincre de s'installer à Montréal pour suivre un entraînement intensif en vue des Jeux olympiques de 2012. Nous cherchons maintenant un commanditaire qui serait prêt à payer son appartement pendant son entraînement. L'affaire est presque dans le sac», estime-t-il.

Lors de sa visite, Darlington a montré de quel bois il se chauffe devant quelques élèves de l'École secondaire Jeanne-Mance.

Daniel St-Hilaire croit que l'athlète a devant lui un avenir exceptionnel dans la discipline du saut en hauteur. Pas question cependant de lui enlever le basketball : «Il adore ça. Il faut le lui laisser. Le basket, c'est sa vie». Le champion olympique Bruny Surin, qui a aussi rencontré Darlington la semaine dernière, estime que le jeune homme a un immense potentiel :

«Je l'ai vu à l'oeuvre. Il est écoeurant, c'est fou, commente-t-il. Il a la base nécessaire pour réussir en saut en hauteur. Il a une puissance et un impulsion incroyables».

Le cheminement du sprinter, aujourd'hui devenu agent d'athlètes n'est pas étranger à celui de Justin Darlington. «Moi, c'était aussi le basketball qui me passionnait. Daniel St-Hilaire m'a remarqué sur un court et m'a proposé de faire de l'athlétisme avec lui. Ca a pris cinq ans, et j'étais devenu un sprinteur», explique Bruny Surin