«À go on crie: médaille d'or!» Cette phrase, Adekunle (Elvis) Iginla l'a lancée spontanément alors qu'il s'apprêtait à prendre une photo de son fils entouré d'un petit groupe d'employés de la compagnie aérienne WestJet à son arrivée à l'aéroport de Vancouver.

Plus colosse que son fils, Papa Iginla s'est prêté au jeu en saisissant le petit appareil que lui a tendu un des membres du groupe.Et le fait qu'il ait troqué le traditionnel «Cheese» pour un rutilant «Gold Medal» traduit la réalité avec laquelle Jarome Iginla et ses coéquipiers d'Équipe-Canada devront composer à compter d'aujourd'hui : au hockey, il y a l'or et rien d'autre.

«C'est normal», a lancé Jarome Iginla lorsque La Presse l'a croisé entre quelques prises de photos et signatures d'autographes.

Mais est-ce trop lourd à traîner? «Pas si nous gagnons», a répliqué le capitaine des Flames de Calgary.

«C'est sûr qu'il y a une pression énorme reliée au fait de jouer ce tournoi à la maison. Il faudra la canaliser de la bonne façon. C'est tout. Nous formons une très bonne équipe. Nous sommes tous d'excellents joueurs de hockey. Faisons ce que nous savons faire de mieux, laissons-nous emporter par l'élan que nous donnerons les partisans et visons l'or. C'est aussi simple que ça», a plaidé Iginla qui s'amène à Vancouver dans de bonnes dispositions. «J'ai connu des séquences difficiles avec mon équipe cette année. Mais je me présente ici sur une lancée intéressante.»

Les États-Unis, à Squaw Valley, en 1960, et à Lake Placid, 20 ans plus tard, sont le seul pays à avoir remporté l'or dans le cadre de JO disputés à l'intérieur de leur frontière.

Pronger tient à sa vengeance

Débarqué à Vancouver en compagnie de Jeff Carter au lendemain de leur deuxième victoire en deux matchs aux dépens du Canadien, Chris Pronger n'a pu cacher sa soif de vengeance après la catastrophe de 2006 en Italie.

«J'ai coupé tous les liens avec cette équipe aussitôt nous avons quitté Turin. Je n'ai plus jamais pensé à ce tournoi», a d'abord tenté de faire croire Pronger.

La suite de son discours a toutefois prouvé le contraire.

«À mes yeux, il y a cinq peut-être six, équipes qui peuvent viser l'or. Nous faisons bien sûr parti du groupe. Nous devons nous donner corps et âme à la cause de cette équipe. Et nous devrons surtout avoir du plaisir à le faire. C'est ce qui nous manquait le plus à Turin. Nous n'avions pas de plaisir à être là. L'engouement populaire va nous aider à amorcer le tournoi avec force et à nous rendre jusqu'au bout. J'ai trouvé difficile de perdre le match de médaille d'or en fusillade à Nagano contre les Tchèques. J'ai goûté à la victoire à Salt Lake City. Je n'ai aucun bon souvenir de Turin. L'occasion est belle de nous reprendre», a indiqué le grand défenseur des Flyers.

Les secrets de Babcock

Arrivé à Vancouver en début d'après-midi, l'entraîneur-chef Mike Babcock avait troqué sa veste des Red Wings de Detroit pour un coupe-vent aux couleurs du Canada.

«Il est clair que les attentes sont élevées. Mais nous sommes prêts à les atteindre. Je vois ce tournoi comme l'occasion parfaite de prouver au monde entier la valeur du hockey canadien, les grandes qualités de notre pays et la beauté de la ville de Vancouver. Saisissons cette occasion.»

Remis de la blessure à une cheville qui l'incommode depuis une semaine, Ryan Getzlaf a endossé l'uniforme des Ducks d'Anaheim, dimanche, à Edmonton. Une décision sera prise lundi afin de savoir s'il devra, ou non, être remplacé par Jeff Carter des Flyers de Philadelphie.

«Nous avons plusieurs scénarios déjà arrêtés. Que Getzlaf soit avec nous ou non. Nous préparons ce tournoi depuis longtemps et nous sommes prêts», a assuré l'entraîneur-chef des Red Wings de Detroit.

Lorsqu'on lui a demandé s'il avait un plan de déjà rédigé quant à l'utilisation de ses gardiens Martin Brodeur, Roberto Luongo et Marc-André Fleury, Babcock a froncé les sourcils avant d'esquisser un petit sourire. «J'ai certainement un plan, mais il est hors de question de l'échanger avec vous.»

Babcock dirigera son premier entrainement à 16 h 30 (heure du pacifique) lundi.