Le soleil est enfin apparu à Whistler, dimanche après-midi, et tout semble indiquer que la toute première épreuve alpine de ces Jeux olympiques d'hiver, la descente masculine, aura bel et bien avoir lieu lundi.

Le temps doux a provoqué de nombreux reports depuis mercredi. On attendait toutefois du temps sec et plus froid dans la nuit de dimanche à lundi, ce qui devrait raffermir une piste jugée jusqu'ici trop molle. Restera à savoir, lundi matin, si les températures juste en-deçà du point de congélation suffiront à rendre la piste praticable jusqu'à la ligne d'arrivée, et pas seulement en haut de montagne.

On a prévu une heure de départ plus hâtive que d'habitude, soit 10h30 (13h30 à l'heure de l'Est) afin de pouvoir compléter l'épreuve avant les précipitations attendues lundi après-midi.

«Les prévisions météo qui nous parviennent sont très précises et nous pouvons nous y fier puisque tout se déroule comme prévu jusqu'ici, a indiqué dimanche Gunter Hujara, directeur des courses masculines à la Fédération internationale de ski.

«Cette nuit, la température va baisser légèrement et nous devrions avoir un ciel clair, ce qui va beaucoup aider et permettre à la neige de bien réagir. Nous restons plus que convaincus que nous pourrons livrer une course à l'heure prévue.

«Nous aurons des gens qui travailleront sur la piste pendant la nuit, près de 300 personnes en tout», a ajouté l'officiel allemand, qui a précisé que la piste a été injectée de «millions de litres» d'eau, de façon naturelle, samedi soir.

«Les conditions idéales sont d'avoir une surface dure et glacée de haut en bas. Peut-être que nous ne serons pas en mesure d'obtenir cela, mais au moins nous pourrons dire que nous aurons laissé aller les skieurs en toute sécurité, et que les meilleurs skieurs pourront livrer la marchandise.»

Guay parmi les favoris

Le Suisse Didier Cuche, l'Autrichien Michael Walchhofer ainsi que les Canadiens Manuel Osborne-Paradis, Robbie Dixon et Erik Guay seront parmi les favoris.

Dixon, de Whistler, et Guay, de Mont-Tremblant, ont réussi les deuxième et troisième temps de la seule descente d'entraînement officielle de la semaine, jeudi. Osborne-Paradis est toutefois considéré comme le plus grand espoir de médaille du Canada en raison de ses deux victoires acquises cette saison sur le circuit de la Coupe du monde.

Walchhofer, médaillé d'argent lors de la descente des Jeux de Turin, en 2006, a enregistré le meilleur temps de la séance officielle. C'est toutefois Cuche qui avait été le plus rapide, avant d'être disqualifié pour avoir raté une porte.

Le Suisse, qui est présentement premier au classement général de la descente en Coupe du monde, avait également été le plus rapide d'une séance incomplète, mercredi. Celle-ci a été interrompue après 42 concurrents à cause du brouillard. Dixon a alors réussi le deuxième temps.

«Les Canadiens le sont aussi, surtout Osborne-Paradis et Dixon», a interrompu Walchhofer lorsqu'on a évoqué le fait qu'il était le favori avec Cuche, dimanche.

«Quant à moi, je suis en bonne forme présentement. J'ai profité d'une journée de congé samedi. J'ai fait un peu d'entraînement en gymnase et regardé le saut à skis», a ajouté Walchhofer, qui envisageait faire du ski libre et encore un peu de gymnase, dimanche, afin d'avoir assez de puissance pour la descente.

Marco Buechel, le volubile skieur du Liechtenstein qui a remporté la descente de Lake Louise en 2006-07, a inclus Guay dans le groupe des Canadiens à surveiller, avec Osborne-Paradis et Dixon.

«Les Canadiens ont encore un petit avantage parce qu'ils connaissent la montagne, mais pas si grand que cela, a indiqué le vétéran de 38 ans qui en sera à ses cinquièmes Jeux. J'ai vu la descente d'entraînement de Dixon et il était un peu partout sur la piste, ça faisait un peu peur. Mais reste qu'il est très rapide et s'il réussit son coup, il demeure l'un des favoris à mes yeux.»

Une longue attente

Les hommes auront eu trois jours de congé avant la descente puisque la seule séance d'entraînement valide de la semaine remonte à jeudi. Celle de vendredi a été annulée à cause du temps trop doux, tout comme la descente officielle, initialement prévue samedi.

«En s'amenant à Whistler, on s'attendait à ce genre de météo. C'est certain qu'il aurait mieux valu disputer la descente tout de suite. Un premier délai n'est pas un grand problème, a indiqué Walchhofer. Si la course a lieu comme prévu lundi, tant mieux. Sinon, peut-être que l'attente deviendra un peu plus difficile.»

«Le temps commence à être long à force de rester au lit dans le village olympique, a reconnu Buechel. Je suis allé souvent au gymnase, mais je connais déjà tous les appareils par coeur. Je suis allé au centre-ville de Whistler pour une bière et un hamburger, et c'était bon!

«Je n'ai jamais vécu ça, trois jours de congé entre un entraînement et la course, alors je trouve ça difficile, a ajouté Buechel. Le plus dur, c'est de garder une certaine tension à l'approche de la course, pour ensuite constater qu'il n'y aura rien. Alors, les nerfs retombent. Puis, il faut retrouver cette tension, pour réaliser qu'il n'y aura rien encore. Ce sont ces hauts et ces bas qui deviennent difficiles.»

«Tout le monde est dans le même bateau, a quant a lui noté Max Gartner, chef de la direction athlétique à Canada Alpin. Au sein de notre équipe, nous nous disons que nous pouvons composer avec la mauvaise température mieux que quiconque. Je ne dirais pas que (cette longue attente) nous avantage, mais elle favorise certainement les vétérans.»