L'IBF pourrait jouer un bien mauvais tour à Adonis Stevenson, en permettant à Carl Froch de conserver la ceinture tout en affrontant Mikkel Kessler à son prochain combat. Cette éventualité repousserait le combat de championnat du Québécois à l'été.

Le promoteur Yvon Michel a affirmé la semaine dernière que Froch (30-2, 22 K.-O.) était maintenant tenu d'affronter Stevenson (19-1, 16 K.-O.) à son prochain combat, sans quoi il perdrait son titre de champion des super-moyens (168 livres). Mais l'IBF n'est pas d'accord. Selon elle, le champion a encore quelques jours pour demander une exception pour un combat d'unification.



«Théoriquement, la porte est encore ouverte», a répondu le responsable des championnats à l'IBF, Lindsey Tucker, lorsque La Presse lui a demandé si Froch pouvait encore faire une demande d'exemption.



Invité à préciser jusqu'à quand l'Anglais pouvait le faire, M. Tucker s'est dit incapable de répondre indiquant que la question sera soumise au service juridique de l'IBF. Il a promis lundi de nous rappeler avec la réponse mais ne l'avait toujours pas fait mardi en début d'après-midi.



Carl Froch souhaite affronter Mikkel Kessler, champion WBA, dans un combat d'unification au printemps. Selon les règles de l'IBF, un champion peut repousser une défense obligatoire dans le cas d'une unification. Mais Yvon Michel a dit aux médias la semaine dernière que la période pour faire une demande d'exception était échue et que Froch devait maintenant affronter Stevenson ou perdre la ceinture.



La question est très complexe et sensible pour l'IBF. «Il y a une zone grise», a admis M. Tucker.



Notons que les organismes de sanction - IBF, WBC, WBA et WBO - reçoivent une part des bourses des boxeurs. Plus un combat est important, plus il est lucratif pour eux. Un choc entre Kessler et Froch pourrait rapporter 120 000 $ en frais de sanction (3% des bourses des deux athlètes, soit 4 millions en tout). Un choc entre Stevenson et Froch engrangerait beaucoup moins.



Un report à l'été


Yvon Michel a expliqué à La Presse qu'il croyait s'être entendu avec l'IBF quant à l'application de ses règlements. Il a toutefois senti des pressions au sein de l'organisme pour donner le temps à Kessler et Froch d'en venir à une entente et de déposer une demande formelle d'exception.



«Pour nous ce serait une déception si le combat d'unification avait lieu, laisse tomber le promoteur. Mais en même temps les règles exigeraient que le gagnant affronte Adonis 90 jours après sa victoire. Donc ça nous mènerait à l'été.»



Dans une entrevue au Nottingham Post, le promoteur de Carl Froch a aussi affirmé qu'il pouvait encore faire une demande d'exception pour une unification. Confirmant toujours négocier avec le clan Kessler, Eddie Hearn a dit qu'il «en saura plus dans les prochains jours» et qu'il «pouvait encore faire une demande d'exception à l'IBF».



Le promoteur anglais a aussi affirmé que Froch était prêt à abandonner la ceinture s'il dépassait le délai mais réussissait néanmoins à s'entendre avec Kessler. Hearn offre au Danois d'affronter Froch à Nottingham; les boxeurs recevraient chacun 2 millions en bourse.