Le Canada affronte la Colombie en ce mardi soir au Red Bull Arena de Harrison, au New Jersey. Je vous le dis parce que j'avais comme une petite crainte que vous l'oublieriez. Quand même, un match amical contre une équipe nationale classée au troisième rang mondial, c'est à souligner. Mais il y a de quoi être effrayé, puisque le Canada occupe présentement le 120e rang dudit classement.

Pourtant, loin de songer à une éventuelle raclée - qui rouvrirait la plaie mal cicatrisée de la défaite de 8-1 subie au Honduras voilà déjà deux ans -, les joueurs sélectionnés par Benito Floro se concentrent sur l'application des principes que l'entraîneur espagnol tente de mettre en place: «le pressing haut, la relance du ballon et les combinaisons sur les côtés», explique le bleu-blanc-noir Jérémy Gagnon-Laparé.

«On n'a même pas encore parlé de l'adversaire en tant que tel. Ça viendra, mais je dirais que c'est une suite logique des camps précédents. On se concentre sur les idées de jeu de Benito», ajoute le milieu de terrain, au bout du fil.

«On sait quoi faire à l'entraînement et on a montré qu'on pouvait le faire en match la dernière fois contre la Jamaïque», souligne pour sa part le défenseur Karl W. Ouimette au sujet de la victoire canadienne de 3-1, le mois dernier.

Ouimette et Gagnon-Laparé forment avec Issey Nakajima-Farran le trio de joueurs de l'Impact retenu pour le match. Or, tout indique que les joueurs commencent à déchiffrer ce fameux code Floro. Ne reste plus qu'à l'appliquer contre la Colombie, finalement...

Opposition de qualité

Mais encore, la perspective d'affronter Falcao, James Rodriguez ou Ivan Cuadrado ne peut quand même pas laisser les joueurs unifoliés indifférents. «Je ne sais pas si ce sera le match le plus difficile de ma carrière. C'est assez dur à prédire à ce stade-ci. Mais ce sera certainement le match dans lequel il y aura le plus de qualité», précise sagement Gagnon-Laparé. Évidemment, on ne sait pas qui le sélectionneur de la Colombie, José Pekerman, aura envie de lancer dans la mêlée. Le Canada servira-t-il de cobaye pour un onze cafetero de série B?

«J'ai toujours aimé jouer le rôle de l'équipe cendrillon. S'ils prennent ce match à la légère, ça peut nous aider», pense Ouimette. «En fait, c'est nous qui avons tout à gagner dans ce match.»

Bien. Mais dans la réalité, comment se prépare-t-on pour le coup d'envoi du match prévu à 21h? «En MLS, j'ai l'habitude d'étudier des extraits vidéo des joueurs que je vais affronter. Pour ce match, nous n'avons pas les mêmes ressources, mais j'ai vu la liste des joueurs et leurs clubs: Real Madrid, Inter, etc. Je pense que je peux trouver ce qu'il faut sur YouTube.» En effet, ce n'est pas moi qui contredirai le défenseur montréalais à ce sujet.

Or, c'est une chose d'admirer les exploits d'El Tigre sur les médias sociaux, mais comment se comportera Ouimette s'il doit l'affronter? «Je sais bien que c'est le genre de match où je risque de me retrouver seul en duel à un contre un. Je vais me concentrer sur les principes défensifs de base: faire contact, amener sur le côté et pousser sur l'aile, etc.» Certes, on parle d'une superbe occasion de mettre en application ce qu'on a appris pendant les nombreuses années de formation.

Quant à Gagnon-Laparé, il espère être remis à temps des symptômes d'un empoisonnement alimentaire pour pouvoir prendre part à la rencontre. «J'ai eu un peu de fièvre à mon arrivée, mais ça commence à mieux aller.» On lui souhaite, car outre le résultat, l'important pour ces jeunes joueurs canadiens en cette soirée spéciale, c'est également de participer.

Et si ça peut les encourager, qu'ils sachent que parmi les spectateurs, il y en aura au moins un qui, au-delà des vedettes cafeteros, aura surtout à l'oeil les Canadiens et leur application du code Floro.