En rejoignant les Red Bulls de New York l'an dernier, à 32 ans, Thierry Henry est instantanément devenu l'un des plus grands ambassadeurs de la MLS. Fort de son expérience en club et en sélection nationale, l'attaquant français est, au même titre que son coéquipier Rafael Marquez ou que David Beckham, le visage le plus connu et reconnu parmi les 18 équipes.

Il le sera de nouveau, mercredi soir à 19h30, alors que l'Impact accueille New York au stade Saputo. Pour la deuxième fois en deux semaines, le club montréalais a la possibilité de goûter au soccer de la MLS qui deviendra son quotidien dans 10 mois à peine. Ce rendez-vous est de nouveau l'occasion de mieux cerner le niveau de la ligue.

«Il ne faut pas trop chercher à comparer la MLS aux championnats européens, a prévenu Henry en conférence de presse, mardi. Comme je l'ai dit en arrivant l'année dernière, j'ai été agréablement surpris quand j'ai vu le niveau de cette ligue. Il y a de très bons joueurs et pas seulement d'Europe. Il y a de bons Américains et de bons Sud-Américains. Cette ligue avance et je peux vous dire qu'il y a beaucoup d'équipes qui jouent très bien au ballon.»

À défaut de se comparer favorablement à l'Europe et à certains championnats d'Amérique du Sud, la MLS peut miser sur certaines de ses forces. Pour Henry, elle se distingue grâce à la diversité des joueurs qui la composent, ce qui lui donne un cachet presque unique.

«Je crois qu'il y a 31 pays représentés dans ce championnat. Ça me fait penser, sur ce plan-là, à la ligue anglaise avec le côté nord-américain un peu physique et les Sud-Américains et les Européens qui amènent une touche de ballon.»

Depuis sa création, en 1996, la progression de la MLS s'est faite pas à pas. La règle du joueur désigné créée en 2007 (voir texte en page 6) a permis de contourner le caractère restrictif du plafond salarial. Des joueurs-vedettes tels Beckham, Freddie Ljungberg, Cuauhtemoc Blanco et bien entendu Henry et Marquez ont alors pu poser leurs crampons en Amérique du Nord. Tout en assurant la pérennité de la MLS à long terme, ce plafond est également un frein, croit l'entraîneur des Red Bulls, Hans Backe.

«Ce n'est peut-être pas une mauvaise idée, mais il faut augmenter le plafond salarial pour avoir de bons jeunes joueurs d'Europe.

«Le problème se situe sur le plan financier, a-t-il expliqué dans un contexte plus global. Si le soccer peut avoir approximativement le même total que la LNH, la NBA ou la NFL, je dirais que les États-Unis deviendraient imbattables. Ils sont le pays qui produit la plus grande quantité d'athlètes et si ces jeunes choisissent le soccer, ce serait fantastique. Mais la route est encore longue.»

S'il devait trouver un argument de taille, Backe pourrait se tourner vers le match qui a opposé le Galaxy de Los Angeles aux Red Bulls, samedi. Avec cinq des sept joueurs les mieux payés de la MLS sur la pelouse, cette rencontre est considérée comme l'une des meilleures des dernières saisons. Le genre de vitrine qui donne une belle image dans un pays saturé par le divertissement sportif.

«C'était un bon match de football très ouvert avec beaucoup d'occasions et de l'engagement, a convenu Henry. Le terrain était magnifique, les supporteurs étaient là. J'avais l'impression d'être dans un grand match européen. Il faut donner du spectacle et du plaisir aux personnes qui s'intéressent à cette ligue et cela va attirer d'autres personnes.»

Pas si amical que ça

Coincé entre deux matchs de MLS, ce match amical contre l'Impact n'aura d'amical que l'appellation, selon les Red Bulls.

«Ce ne sera pas un match facile, mais nous sommes prêts pour cela, a expliqué l'ancien joueur du Barça et d'Arsenal. Je me rappelle, plus jeune, avoir joué ce genre de match, et je sais que tu veux bien paraître et prouver quelque chose.»

Surtout, Backe ne veut rien savoir de la différence de niveau entre les deux clubs.

«Il suffit de regarder ce qui se passe avec les nouvelles équipes dans la MLS. L'équipe qui marque le premier but a 80, 85% de chances de gagner. Les matchs sont tellement serrés. Si tu es dans une mauvaise journée, tu peux t'incliner contre une équipe de troisième division.»

Les joueurs de l'Impact ne seraient pas contre l'idée de lui donner raison...