Une complicité prometteuse avec Higuain mais une association cahoteuse avec Raul, de nouveaux buts en équipe de France mais rien avec le Real depuis plus d'un mois: Benzema cherche encore la continuité cette saison.

Ce manque de régularité, malgré une pré-saison plus qu'encourageante avec le maillot «merengue», laisse planer le doute quant à sa participation mardi soir au stade San Siro face à l'AC Milan, lors de la 4e journée de la Ligue des champions.

Un seul homme semble incontournable en attaque côté madrilène: l'Argentin Gonzalo Higuain, qui, à sept jours près, a le même âge que Benzema (21 ans, bientôt 22).

A côté d'Higuain, auteur d'un doublé samedi, l'entraîneur Manuel Pellegrini pourrait choisir Raul ou l'ancien Lyonnais.

Avec un léger avantage pour Raul, parce qu'il est le capitaine, le meilleur buteur de l'histoire de la C1 (68 buts) et aussi parce qu'il n'était que remplaçant contre Getafe.

Benzema reste dans la course grâce à son bon match face au club de la banlieue madrilène, avec trois occasions nettes (dont une seule mal négociée) et une passe décisive pour le second but d'Higuain et du Real.

Avec l'Argentin, qui joue plus à droite, Benzema semble enfin trouver sa place sur le terrain, du coup plus à gauche.

Avec Raul, qui se déplace sur tout le front de l'attaque et décroche souvent pour prêter main forte au milieu, Benzema se demande souvent quoi faire.

Et comme Higuain semble actuellement incontournable (un but toutes les 87 minutes), Benzema devrait souvent se retrouver en concurrence directe avec le mythe Raul pour le poste de second attaquant.

Pour rivaliser, le Français va devoir marquer à nouveau, ce qu'il n'a plus fait depuis un doublé contre Tenerife en Liga (3-0) le 26 septembre.

«Pour dix ans»

«C'est un jeune joueur qui est en train de s'adapter au Real Madrid. Il jouera des matches, d'autres non, mais l'important est qu'il mette des buts pour prendre confiance», soulignait déjà il y a un mois Pellegrini.

Autre mauvais point pour Benzema: la presse espagnole, qui fait rarement dans la demi-mesure, l'a dans le viseur. Heureusement pour lui, il s'est fait remarquer contre Getafe...

Car au lendemain de la défaite à domicile contre Milan (2-3), Marca et AS, les deux grands quotidiens sportifs madrilènes, s'étaient littéralement «offert» l'attaquant français.

«Benzema reste en crise, pas seulement de buts mais aussi d'identité footbalistique. Il est perdu dans le système, bloqué dans l'axe avec Raul», chargeait AS.

Il «donne l'impression de ne pas être encore arrivé à Madrid», enfonçait Marca.

Benzema a en revanche pour lui la patience des dirigeants madrilènes, persuadés d'avoir eu raison de miser 35 millions d'euros sur l'attaquant français de demain.

Avec lui, «nous avons un attaquant pour dix ans au Real Madrid», s'était félicité le directeur général Jorge Valdano.

Récemment en visite à Madrid, le président de l'UEFA, le Français Michel Platini, avait pris la défense de Karim Benzema, soulignant qu'il deviendrait sûrement pour le Real Madrid «le nouveau Emilio Butragueño ou le nouveau Raul».

Mais pour l'instant, Raul est toujours là. Et Benzema doit faire avec.