(Buffalo) D’un côté, Jayden Struble est arrivé au tournoi des recrues dans des conditions enviables. Un chauffeur privé l’a en effet reconduit de Montréal jusqu’à la ville des Goo Goo Dolls.

Mais d’un autre côté, c’était loin d’être idéal. Un pépin de logistique l’a empêché de prendre le bus avec ses coéquipiers à Brossard jeudi midi. Il n’est arrivé à Buffalo que vendredi soir, pendant que le CH affrontait les Sabres. Il a donc raté le premier entraînement matinal et le premier match, si bien qu’il a vécu son baptême du feu samedi après-midi, face aux Bruins.

Ça n’a visiblement pas trop paru, si on en croit la réponse de Jean-François Houle, qui s’est fait demander ce qui avait ressorti dans la victoire de 4-1 des espoirs du Canadien.

« J’ai bien aimé le match de Struble, a-t-il dit d’entrée de jeu. Il était robuste, engagé. Tu dois montrer ça. »

On parle souvent des joueurs qui doivent justement ressortir dans ce type de tournoi. Struble, même s’il ne compte que neuf matchs d’expérience chez les pros, devait se mettre en évidence.

Il a 22 ans, il vient de disputer quatre saisons dans un bon programme de la NCAA et, surtout, c’est un athlète phénoménal. À 6 pi et 202 lb, il a le gabarit pour s’imposer, surtout contre des adversaires souvent plus jeunes et plus légers. Huit des 12 attaquants des Bruins pesaient moins de 190 lb.

Et ça a paru. Struble a offert le genre de présence physique qui va rassurer tout gardien derrière lui.

« Il a été très physique, ce soir. C’est peut-être lui qui a eu le plus de mises en échec. J’ai aimé ça », a ajouté Houle.

Malgré son physique enviable et son statut de choix de 2tour, Struble est loin du sommet dans la très longue hiérarchie du CH à la défense gauche.

Son partenaire pour le match de samedi, par contre, a l’avantage d’être droitier, là où le Tricolore est moins gâté. Sauf que Logan Mailloux ne peut pas espérer une voie rapide vers la LNH simplement parce qu’il tire de la droite et qu’il est un choix de 1er tour.

PHOTO FOURNIE PAR LE CLUB DE HOCKEY CANADIEN

Logan Mailloux

Après une performance plutôt pénible vendredi, Mailloux a montré plus d’aplomb samedi, même si ce n’était pas parfait. Il faut aussi préciser que les Bruins étaient loin de déployer un bassin d’espoirs aussi emballant que les Sabres de la veille.

« Il trouvait un peu plus ses repères, il était plus calme. Il avait moins de stress. Je l’ai trouvé pas mal plus relax », a estimé Houle.

Malgré ses difficultés de la veille, Mailloux n’a pas perdu son assurance en possession de rondelle. Sur la même séquence, en début de match, il a tenté trois manœuvres offensives. Toutes trois ont échoué, mais le jeune homme n’a pas paru découragé ou embêté par la suite.

Invisible vendredi, Joshua Roy s’est nettement plus affirmé samedi. L’ailier beauceron a marqué, en plus de préparer le but de Jan Mysak.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Joshua Roy

Filip Mesar a lui aussi mieux paru que la veille. Une différence par rapport au match de vendredi : il jouait au centre plutôt qu’à l’aile, et Houle a laissé entendre que le Slovaque était plus à son aise au milieu.

Le centre du premier trio vendredi, Owen Beck, a eu droit à un congé, tandis que Riley Kidney, deuxième centre vendredi, a été muté à l’aile samedi. Bref, la hiérarchie au centre était différente, et Mesar en a profité.

Celui que le CH a repêché au 26e rang en 2022 doit néanmoins prouver qu’à 19 ans, malgré une charpente frêle, il peut tenir son bout dans la Ligue américaine dès cette saison. Tel sera son défi des prochaines semaines.

Kidney fait face au même défi, mais lui a 20 ans. Mais que ce soit au centre vendredi ou à l’aile samedi, il a eu peine à se mettre en valeur. Comme le jeu physique n’est pas sa tasse de thé, il doit produire de l’attaque afin de se trouver un rôle.

Mysak, Roy et Cédrick Guindon ont marqué dans la victoire. L’attaquant Ty Smilanic a ajouté le but d’assurance dans un filet désert, à la suite d’une bourde des Bostoniens.

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Jan Mysak

Quentin Miller a bloqué 26 des 27 tirs pour signer la victoire. Le Québécois a seulement cédé devant Trevor Kuntar, qui l’a battu d’un tir du revers. Ce Kuntar est le fils de Les Kuntar, ancien gardien dont les partisans les plus enthousiastes du Canadien se souviendront pour les six matchs qu’il a joués avec le club en 1993-1994.

Au repos pour le match de samedi : les attaquants Beck, Sean Farrell, Florian Xhekaj et John Parker-Jones, de même que les défenseurs David Reinbacher et William Trudeau, et le gardien Jakub Dobes.

Le Canadien tiendra un court entraînement dimanche et conclura le tournoi lundi après-midi, face aux espoirs des Sénateurs.

Un mot d’humour, en terminant. Jean-François Houle donnait une réponse sur le défenseur Miguël Tourigny quand sa langue a fourché.

« J’ai trouvé qu’il compétitionnait, pour un p’tit gars. Bon… Excusez le mot ! Pour un joueur un peu plus petit. Il va dans les coins et il compétitionne, un peu comme Simoneau. »

À 5 pi 8 po, Tourigny peut effectivement être décrit comme petit. Mais à 21 ans et avec une saison de hockey professionnel en Europe derrière la cravate, il commence à être vieux pour un « p’tit gars » !