Le tournoi des recrues du Canadien amène toujours beaucoup d’espoir. On y voit souvent pour la première fois les joueurs fraîchement repêchés quelques mois plus tôt et on est curieux de voir la progression de leurs aînés, ceux qui offrent les plus belles promesses.

C’est une période de la saison où on a parfois tendance à surévaluer les espoirs de l’organisation et les plus optimistes se demandent parfois même s’il y aura assez de place au sein de la formation pour accueillir autant de talent.

Les principales têtes d’affiche, cette année, s’appellent David Reinbacher, Logan Mailloux, Owen Beck, Sean Farrell, William Trudeau, Emil Heineman et Filip Mesar. Combien d’entre eux deviendront des joueurs d’impact à Montréal ? Si l’on se fie à la tendance, probablement deux, trois dans le meilleur des mondes.

Prenons le top 10 des espoirs du Canadien des dix dernières années. Nous avons choisi des listes au hasard, mais représentatives du consensus général. Nous avons souligné en gras le nom des joueurs qui ont eu un impact avec le Canadien ou ailleurs, c’est-à-dire un joueur de premier ou deuxième trio, un défenseur du top 4 ou un gardien numéro un.

On croyait en 2014 avoir trouvé une relève à Andrei Markov, Alexei Emelin et compagnie en deux choix de premier tour, Nathan Beaulieu et Jarred Tinordi. Ils ont eu droit à beaucoup de couverture médiatique au fil des ans. Beaulieu et Tinordi sont toujours dans la LNH une dizaine d’années plus tard, mais dans un rôle modeste et ailleurs.

Nikita Scherbak et Michael McCarron ont figuré sur la liste des meilleurs espoirs de l’équipe pour une seule raison : ils ont constitué des choix de premier tour. Or, un espoir repêché après le 25e rang n’a guère plus de chances de percer qu’un choix de second tour, par exemple. Leur rang de sélection explique pourquoi ils devançaient un Lehkonen, par exemple, qui est demeuré en Europe trois ans après avoir été repêché par l’équipe, donc absent des projecteurs.

Mikhail Sergachev, 9e choix au total en 2016 a constitué le seul joueur repêché au-delà du 25e rang entre 2013 et 2017. Ça peut expliquer en partie pourquoi si peu d’espoirs ont percé entre 2014 et 2017. Marc Bergevin regrette encore cet échange aujourd’hui.

On a fondé beaucoup d’espoirs sur la cuvée 2017. Le premier choix Ryan Poehling a brillé au Championnat mondial junior quelques années après le repêchage, le défenseur Josh Brook a explosé avec 75 points en 59 matchs à sa dernière année à Moose Jaw, Cayden Primeau a dominé dans la NCAA et Cale Fleury a atteint la LNH rapidement. Ce fut un mirage. Brook a sans doute constitué l’espoir le plus surévalué de l’organisation dans la dernière décennie. Il faut se méfier des grosses productions de jeunes joueurs à leur quatrième saison dans les rangs juniors.

On note une amélioration à compter de 2018. Cette période coïncide avec un nombre croissant de choix plus élevés, dans une période de réinitialisation, et un plus grand nombre de choix en général.

Le Canadien a repêché cinq fois parmi les 16 premiers entre 2018 et 2023, dont trois fois dans le top 5, comparativement à deux fois lors des six cuvées précédentes. Il a aussi acquis trois joueurs repêchés dans le top 16 ces dernières saisons, Nick Suzuki, Kirby Dach et Alex Newhook.

Sans perdre son esprit critique, on peut entrevoir la suite avec plus d’optimisme qu’il y a six ou sept ans, mais en gardant en mémoire ces exemples de jeunes qui semblaient pourtant sûrs en début de parcours de réussir une grande carrière.

Les plus beaux espoirs

En 2014

  • Nathan Beaulieu
  • Jarred Tinordi
  • Jacob De La Rose
  • Michael McCarron
  • Nikita Scherbak
  • Sven Andrighetto
  • Zachary Fucale
  • Artturi Lehkonen
  • Magnus Nygren
  • Charles Hudon

En 2015

  • Nikita Scherbak
  • Michael McCarron
  • Zach Fucale
  • Noah Juulsen
  • Charles Hudon
  • Martin Reway
  • Greg Pateryn
  • Sven Andrighetto
  • Daniel Carr
  • Darren Dietz

En 2016

  • Mikhail Sergachev
  • Michael McCarron
  • Artturi Lehkonen
  • Noah Juulsen
  • Nikita Scherbak
  • Martin Reway
  • Charlie Lindgren
  • Daniel Carr
  • Will Bitten
  • Brett Lernout

En 2017

  • Ryan Poehling
  • Nikita Scherbak
  • Jake Evans
  • Joni Ikonen
  • Noah Juulsen
  • Michael McCarron
  • Josh Brook
  • Lukas Vejdemo
  • Cale Fleury
  • Will Bitten

En 2018

  • Jesperi Kotkaniemi
  • Nick Suzuki
  • Ryan Poehling
  • Josh Brook
  • Jesse Ylönen
  • Alexander Romanov
  • Cayden Primeau
  • Cale Fleury
  • Cole Fonstad
  • Allan McShane

En 2019

  • Nick Suzuki
  • Ryan Poehling
  • Alexander Romanov
  • Cayden Primeau
  • Noah Juulsen
  • Josh Brook
  • Jesse Ylönen
  • Cale Fleury
  • Jacob Olofsson
  • Joni Ikonen

En 2020

  • Cole Caufield
  • Kaiden Guhle
  • Cayden Primeau
  • Mattias Norlinder
  • Jesse Ylönen
  • Jordan Harris
  • Sean Farrell
  • Jan Mysak
  • Jayden Struble
  • Josh Brook

En 2021

  • Cole Caufield
  • Kaiden Guhle
  • Sean Farrell
  • Jordan Harris
  • Jan Mysak
  • Cayden Primeau
  • Joshua Roy
  • Mattias Norlinder
  • Riley Kidney
  • Jayden Struble

En 2022

  • Lane Hutson
  • Sean Farrell
  • Owen Beck
  • Filip Mesar
  • Joshua Roy
  • Logan Mailloux
  • Justin Barron
  • Riley Kidney
  • Adam Engström
  • Jan Mysak

En 2023

  • David Reinbacher
  • Lane Hutson
  • Joshua Roy
  • Owen Beck
  • Logan Mailloux
  • Adam Engström
  • Filip Mesar
  • Riley Kidney
  • Vinzenz Rohrer
  • Jacob Fowler

Owen Beck au centre du premier trio

Le Canadien a déployé vendredi lors de l’entraînement matinal sa formation en prévision du premier match du tournoi des espoirs à Buffalo, présenté sur le site rds.ca à compter de 19 heures.

On peut y voir le statut hiérarchique de chacun, qui sera appelé à changer au besoin selon les performances au fil de la compétition.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Owen Beck

Ainsi Owen Beck se retrouve au centre du premier trio, entre Emil Heineman à gauche et Joshua Roy à droite. Sean Farrell constitue le deuxième ailier gauche, avec Riley Kidney au centre et Filip Mesar, employé à droite.

Xavier Simoneau, Jan Mysak, Cédric Guindon, Florian Xhekaj, Jared Davidson et le géant John Parker-Jones complètent les deux derniers trios.

En défense, le premier choix de 2023 David Reinbacher aura le privilège de jouer au sein de la première paire avec William Trudeau, un régulier chez le Rocket de Laval l’an dernier. Logan Mailloux se retrouve au sein de la deuxième paire avec Christopher Ortiz, 22 ans, un ancien des Drakkar de Baie-Comeau embauché cet été pour ajouter un peu de profondeur chez le Rocket de Laval. Il devrait en principe se retrouver chez les Lions de Trois-Rivières, dans l’ECHL, où il a disputé les deux dernières saisons. Ortiz semble remplacer Jayden Struble, absent de l’entraînement matinal, mais en mesure de rejoindre le club d’ici la fin de la journée vendredi. Stanislav Demin et Miguel Tourigny complètent la formation et le gardien Jakub Dobes constituera le gardien partant, secondé par Quentin Miller

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1- Jakob Pelletier a gagné en la masse musculaire afin de s’établir chez les Flames de Calgary. Katherine Harvey-Pinard nous raconte son entraînement estival.

2- Comme Devon Levi, Joshua Fleming veut confondre les sceptiques lors du tournoi des recrues. Guillaume Lefrançois s’est entretenu avec ce gardien montréalais invité par les Sabres de Buffalo.

3- L’un des meilleurs espoirs du CH devant le filet, Jakub Dobes, avait quatre ans lorsque Carey Price a été repêché par Montréal en 2005. Il a bien hâte de rencontrer son idole, raconte Simon-Olivier Lorange.