Ne vous attendez pas à voir Marie-Philip Poulin jouer pour la nouvelle équipe professionnelle féminine montréalaise, l’automne prochain.

Alors que l’Association des joueuses de hockey professionnelles (PWHPA) travaille à mettre sur pied sa propre ligue pour l’hiver prochain, la quadruple médaillée olympique n’a pas l’intention de quitter le navire pour jouer dans la PHF.

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« J’ai commencé le jour 1 avec l’association qu’on a créée, la PWHPA. Je crois beaucoup en ça. On a les bonnes personnes derrière nous et on espère aller de l’avant de cette façon-là », a-t-elle indiqué dans une mêlée de presse retransmise sur le site Web du Canadien, mercredi.

La Premier Hockey Federation (PHF), une ligue créée en 2015, annonçait mardi l’arrivée de sa septième franchise, située à Montréal. Seulement voilà : la question se pose à savoir si les meilleures joueuses au monde accepteront d’y jouer.

Ceux qui suivent les nouvelles dans le monde du hockey féminin savent que l’on compte deux grandes entités qui ne s’entendent pas : la PHF – anciennement la Ligue nationale féminine – et la PWHPA, créée après la dissolution de la Ligue canadienne en 2019.

La PWHPA n’a jamais adhéré au projet de la PHF en raison d’un modèle d’affaires jugé insatisfaisant. À la demande de la LNH, qui se dit réticente à investir s’il y a deux ligues distinctes, les deux groupes se sont rencontrés il y a quelques mois, sans réussir à s’entendre.

Marie-Philip Poulin est une membre fondatrice de la PWHPA.

On a créé cette association-là avec comme but premier de créer une ligue viable à long terme, pas seulement pour quelques années, a-t-elle expliqué. Oui, la PHF a cette ligue-là, a mis quelque chose en place. Elle n’a pas nécessairement toutes les ressources qu’on regarde. On espère vraiment mettre ça en place dans les prochains mois.

Marie-Philip Poulin

La hockeyeuse, prudente dans ses réponses, a reconnu que l’arrivée d’une équipe de la PHF montrait que « le soutien pour le hockey féminin est là ». « Ça va permettre à plus de filles de jouer au hockey après le hockey universitaire », a-t-elle ajouté.

Rappelons que le président de la nouvelle franchise, Kevin Raphaël, s’est tout de même dit confiant d’être en mesure d’avoir une joueuse vedette dans son alignement. « Je ne ferais pas un bon travail si je ne visais pas les meilleures », a-t-il soutenu lors d’une conférence de presse virtuelle mardi.

Deux équipes ?

Selon Poulin, la présence de l’équipe montréalaise de la PHF n’empêchera pas la PWHPA d’avoir sa propre formation dans la métropole. C’est donc dire que, si les choses demeurent telles qu’elles sont, il pourrait y avoir deux équipes féminines professionnelles montréalaises en 2023.

« Il y a des filles universitaires qui graduent année après année. Il y a du potentiel qui s’en vient et je pense que c’est ça qui peut faire en sorte que les gens puissent continuer à avancer », a-t-elle noté.

La Beauceronne, qui est conseillère au développement des joueurs du Tricolore depuis début juin, espère néanmoins que la PHF et la PWHPA pourront « embarquer dans le même bateau éventuellement ».

« Le hockey féminin, c’est ensemble, a-t-elle mentionné. On veut avoir un groupe. J’espère qu’on aille dans cette direction éventuellement. […] On pousse pour la même chose. Les gens ont différentes visions. »

En ce qui a trait à la ligue que souhaite créer la PWHPA, l’organisation est très étanche et peu de détails sont connus dans ce dossier. Jeff Marek, de Sportsnet, a révélé que le circuit de six équipes canadiennes et américaines verrait le jour au début de l’année 2023. Les joueuses empocheront un salaire moyen de 55 000 $, en plus de bénéficier d’avantages sociaux, du jamais-vu. Le calendrier serait de 32 rencontres.

C’est de savoir quand elle sera officiellement créée.

« J’aimerais ça vous en dire. J’aimerais beaucoup, a dit Poulin. C’est un jeu de patience, pour être honnête. Je l’ai dit plusieurs fois, les grandes choses prennent du temps. C’est sûr qu’on s’en vient avec un peu moins de patience, mais je pense qu’on s’en va dans la bonne direction avec l’association qu’on a créée. »