Après chaque match, P.K. Subban prend des photos avec des membres de Blueline Buddies. Une fondation qui vise à rapprocher les policiers de Nashville des jeunes des communautés défavorisées.

Il y a huit jours, il assistait au spectacle-bénéfice de Preston Taylor Ministries, un organisme aux valeurs chrétiennes qui offre du mentorat aux enfants.

Il y a sept jours, il appuyait Hockey Fight Cancer en arborant un chandail violet. Mais pas comme tous les autres joueurs, comme seul P.K. sait le faire: avec un chapeau de cowboy et en dédiant son match au jeune Alex Shapiro, mort il y a quatre ans.

«La communauté mérite mon implication, avec tout ce qui se passe dans le sport professionnel. Je ne suis pas américain, mais pour la première fois, je voulais faire quelque chose ici. Ce n'est pas beaucoup, mais je sens quand même un grand impact.»

Entre deux égoportraits, il a inscrit deux aides à chacun de ses deux derniers matchs. Dont une lundi sur un jeu dont lui seul a le secret, un faux tir devenu une passe parfaite à Kevin Fiala.

Bienvenue dans la Nashville de P.K. Subban.

À la veille de son match contre le Canadien, Subban s'est présenté devant les journalistes le sourire aux lèvres, avec un chapeau stylisé et un chandail de cachemire blanc. Était-ce du vrai cachemire?

«J'espère, au prix que je l'ai payé.» Le ton était donné.

Subban connaît une saison à sa hauteur. Deuxième pointeur chez les Predators, neuvième parmi les défenseurs dans la LNH, presque 25 minutes d'utilisation en moyenne. Collectivement, l'équipe présente une fiche de 12-6-2.

«La saison dernière, il s'est passé plusieurs événements dont j'ai pu tirer des leçons. Je n'avais jamais été vraiment blessé. Je touche du bois. J'ai manqué plusieurs matchs la saison dernière [en raison d'une hernie discale]. C'était difficile de gérer ça. Il y a certaines choses que je ne pouvais même pas faire cet été. Mais là, je suis en santé à 100%.»

Parmi les «événements dont il a pu tirer des leçons », il y a sans aucun doute le fameux «Listerinegate». Rappelons qu'il avait dit À Sidney Crosby qu'il utilisait ce produit, prétextant s'être fait accuser d'avoir une mauvaise haleine. L'histoire avait fait grand bruit, certainement pas pour les bonnes raisons, en finale de la Coupe Stanley.

«Les gens ont aimé ça. Sur les médias sociaux, je vois des GIF. J'ai trouvé ça rigolo. En y repensant, je trouve ça amusant.» Subban n'en dira pas plus sur l'incident.

Il souligne toutefois que de participer à la finale de la Coupe Stanley a changé la mentalité de l'équipe.

«On veut y retourner. On comprend ce que l'on a à faire pour y retourner. C'est la source de notre confiance, on sait ce que l'on doit faire pour gagner. On a de bons leaders, les entraîneurs exigent le meilleur de nous. Ce vestiaire est exceptionnel. On se tient l'un l'autre responsables.»

Emelin, Markov et la Russie

En attendant le retour de Ryan Ellis qui viendra mêler les cartes à la ligne bleue, Subban a retrouvé son ancien coéquipier Alexei Emelin. Comme nous l'avait confirmé Emelin la veille, Subban s'est fait un devoir de montrer au défenseur russe les bons restaurants de Nashville.

Sur la glace aussi, la symbiose s'est installée. De un, Subban se reconnaît en Emelin, car lui aussi a dû s'ajuster au système de jeu des Predators. De deux, de son propre aveu, il s'entend bien avec les joueurs russes.

«Quand j'étais à Montréal, j'ai joué avec Markov, Galchenyuk. J'ai passé beaucoup de temps avec les Russes. Je parle russe un peu. Mais ce ne sont pas des mots que je peux répéter...»

La conversation a logiquement dévié vers Andrei Markov, son ancien partenaire à la ligne bleue. Emelin nous avait révélé la veille que son départ avait été, à ses yeux, la plus grande perte du Canadien. Subban s'est mêlé au concert de louanges.

«J'ai été surpris. Depuis que je regarde la LNH, j'ai toujours pensé à Markov dans l'uniforme du Canadien. Je m'ennuie de lui et il a eu un grand impact sur ma carrière. Quand je joue, j'essaie de reproduire ce qu'il aurait fait sur la glace. C'est difficile de ne plus le voir jouer, mais je suis content du temps que j'ai passé avec lui.»

Les deux défenseurs sont encore en contact. Markov a invité Subban à son mariage cet été. Subban a également tenté d'attirer le défenseur de 38 ans au Tennessee lorsque le processus de négociation a déraillé avec le Canadien.

«Je lui ai demandé s'il viendrait à Nashville. Mais Markov a toujours voulu jouer avec le Canadien et rester là. Je sais qu'il doit être déçu de ne pas être à Montréal, mais il comprend que ce sont les affaires.»

En attendant, Subban et Markov se sont parlé au téléphone il y a quelques jours. Et quand ils n'échangent pas de vive voix, c'est sur Instagram que ça se passe. «Il va aimer une photo et m'envoyer un émoji.»

Une autre preuve que rien n'est normal avec P.K. Subban.