Marc Bergevin a répété que son équipe s'était butée à un gardien en pleine forme du côté des Rangers lors du premier tour des séries, mais il ne fait pas de doute que les lacunes offensives du Canadien ont aussi coulé l'équipe.

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Bergevin s'est dit déçu de l'élimination hâtive de sa troupe ce printemps, au moment de faire son bilan en compagnie de Claude Julien, lundi, au Complexe sportif Bell de Brossard. Et comme il l'a mentionné à la conclusion de chaque campagne depuis son arrivée en 2012, il croit compter sur des pièces pour se rendre plus loin en séries et il n'a pas l'intention de déroger de son plan.

Dans un contexte particulier en raison du repêchage d'expansion à venir en juin, Bergevin est resté prudent dans ses discussions sur l'avenir de plusieurs joueurs. Oui, il souhaite ramener les joueurs autonomes potentiels Alexander Radulov et Andrei Markov. Oui, il aimerait trouver un terrain d'entente avec Carey Price pour éviter les distractions la saison prochaine, quand le gardien écoulera la dernière saison à son contrat.

D'une certaine manière, Bergevin croit que la solution pour régler les problèmes de l'équipe à l'attaque se retrouve déjà dans sa formation.

«Alex (Galchenyuk) n'a pas marqué un seul but dans la série et il est un joueur capable de marquer des buts, a rappelé Bergevin. S'il revient en force l'an prochain, c'est un problème de réglé. Nous n'avons pas besoin de tout chambarder. Il faut être conscient que la série a été très serrée.»

Le dossier Galchenyuk s'est retrouvé au coeur du bilan de Bergevin.

Auteur de 30 buts la saison dernière, l'Américain de 23 ans a amorcé la campagne comme centre no 1 de l'équipe. Il a cependant rapidement été ramené à l'aile et a vu son temps de jeu être réduit par l'entraîneur Michel Therrien. Après l'arrivée de Julien le 14 février, Galchenyuk a obtenu brièvement une autre chance de s'imposer au centre, mais il a finalement amorcé les séries à l'aile gauche sur le quatrième trio.

Bergevin n'est pas passé par quatre chemins: Galchenyuk n'a pas répondu aux attentes de la direction cette saison avec sa récolte de 17 buts. Il espère toutefois le voir rebondir l'automne prochain.

«Un joueur qui marque 30 buts dans une saison a des qualités. Ses atouts sont ses mains et son lancer et ça, ça n'a pas changé, a noté Bergevin. Je pense qu'il a perdu un peu de confiance. Quand les choses ne fonctionnent pas, ça fait partie du travail de l'entraîneur de faire fonctionner les trios.

«J'espère qu'il a fait un pas vers l'arrière pour en faire deux vers l'avant la saison prochaine.»

Pour sa part, Julien a expliqué la situation de Galchenyuk en rappelant les qualités nécessaires pour être centre de premier trio dans la LNH.

«Le centre de premier trio va jouer contre les meilleurs éléments de l'autre équipe, a-t-il affirmé. Je ne lui demande pas de devenir un centre défensif. Je lui demande d'être bon dans les deux sens de la patinoire parce que c'est important.»

Les insuccès de Galchenyuk ont permis l'émergence de Phillip Danault, qui s'est bien tiré d'affaire entre Max Pacioretty et Radulov. Danault a établi des sommets personnels avec 13 buts et 27 aides.

«Phillip Danault a fait un gros pas vers l'avant, mais il n'est pas un premier centre, a admis Bergevin. Il est un joueur responsable qui est encore jeune et qui peut continuer à s'améliorer. (Tomas) Plekanec a connu une année décevante pour lui et pour moi. Il a retrouvé un peu son «mojo» pendant les séries. (Michael) McCarron est un joueur que Claude et moi voyons au centre. Il a un gros gabarit et il va continuer à se développer. Torrey Mitchell est sur la quatrième ligne. C'est ça nos joueurs de centre aujourd'hui.»

Questionné à savoir si une équipe pouvait gagner la coupe Stanley sans véritable centre no 1, Bergevin a dû expliquer sa définition de centre numéro un.

«Est-ce que c'est un joueur qui récolte 80 points? Los Angeles a gagné avec Jeff Carter et Anze Kopitar. Chicago a gagné avec Jonathan Toews qui n'est pas un centre numéro un si on le définit en terme de points, a-t-il affirmé. Il y a des joueurs qui font 80 points qui ne sont pas des premiers centres. Pour moi, il faut un joueur fiable qui peut jouer dans toutes les facettes pendant 20 minutes.

«J'en parlais avec Claude, pendant combien de temps un joueur a-t-il la rondelle sur son bâton pendant un match? Peut-être trois ou quatre minutes. Il faut qu'il soit très bon pendant les 15 minutes où il n'a pas la rondelle.»

Par ailleurs, Bergevin a souligné qu'il avait noté une nette progression de son club depuis l'arrivée en poste de Julien, en février.

Ce dernier compte établir de «bonnes fondations» dès le début du prochain camp d'entraînement. Il a ajouté que de commencer la saison avec l'équipe lui permettra de la façonner comme il le veut. Reste à voir qui composeront toujours les pièces de son casse-tête.