Claude Julien n'avait pas l'intention d'accepter l'offre d'une équipe de la Ligue nationale de hockey avant le printemps, question de digérer son congédiement par les Bruins de Boston, et choisir la meilleure destination possible. Puis l'appel de Marc Bergevin est arrivé...

«Ça me prenait une situation idéale pour revenir rapidement et le Canadien représente la situation idéale», a admis le nouvel entraîneur en chef du CH en début d'après-midi lors d'une conférence de presse téléphonique. 

La bonne relation qu'il entretient avec le DG Marc Bergevin a pesé lourd dans la balance. Claude Julien a d'ailleurs souligné cet aspect en premier lieu. 

«J'ai eu l'occasion de travailler avec Marc à la Coupe du monde, et j'ai eu une belle connexion avec lui. C'est un bon directeur général et une bonne personne. Il est un élément clé, car j'ai l'intention de travailler étroitement avec lui. En plus, j'aime la direction dans laquelle l'équipe s'en va. Pour moi, c'est de maximiser le potentiel en place et se donner une chance de gagner au plus haut niveau.»

Sans donner trop de détail, Claude Julien dit avoir été approché par quelques équipes. Il voulait travailler avec Marc Bergevin, retrouver un gros marché de hockey et il aime le potentiel du CH.

«Je prends une équipe de première place. Ils ont de très bons joueurs. Même s'ils ont connu des moments difficiles dernièrement, on ne peut pas oublier leurs bons moments en début de saison. Dans mon esprit, c'est une équipe avec le meilleur gardien au monde, de bons défenseurs et beaucoup de talent à l'avant. Et même s'ils ne marquent pas, on verra si c'est une question de confiance ou de style de jeu. J'aurais pu me présenter à l'aréna dans un marché plus tranquille puis rentrer à la maison après le travail, mais j'aime les défis que représente un marché comme celui-là.»

Claude Julien a signé un contrat qui couvrira la présente saison et les cinq suivantes. 

«Pour revenir avec le Canadien, je voulais qu'on se donne la chance de réussir. Il y avait d'autres équipes, mais au moment de discuter avec le Canadien, ma tête était avec le Canadien. Ça m'excite de revenir à Montréal, et ce n'est certainement pas avec un manque d'expérience cette fois-ci.»

Ce coach franco-ontarien entend exploiter au maximum le leadership de ses vétérans. Il connaît bien Carey Price et Shea Weber pour les avoir côtoyés à la Coupe du Monde et il a dirigé Andrei Markov et Tomas Plekanec à son premier passage à Montréal. «Je vais donner plus de responsabilités aux joueurs pour faire passer le message. Les joueurs doivent acheter mes opinions et la partager. Donc la communication sera très importante au début. Je connais très bien certains d'entre eux et je suis certain qu'il y en a d'autres dans le vestiaire. En dirigeant contre eux, je sais que ce sont des joueurs de caractère.»

Claude Julien dit ne pas garder de rancoeur envers les Bruins. «C'est quand même spécial d'avoir passé dix ans à Boston. J'ai quand même été l'entraîneur qui était le plus longtemps avec la même équipe pendant un an et demi. Quand tu regardes ce métier-là, tu ne peux pas être amer quand tu passes dix ans au même endroit. Tu penses aux bons moments. Je réalise toutefois que c'est une rivalité et j'ai l'intention de la continuer, mais sur la patinoire. J'ai beaucoup de respect pour les joueurs que je dirigeais à Boston. Je ne suis pas amer, au contraire, je suis heureux d'avoir l'occasion de revenir à Montréal et travailler avec le Canadien dans un gros marché de hockey.»

Le nouveau coach gardera les adjoints en place et n'entend pas modifier le système de jeu de l'équipe. «Il ne faut pas en faire trop non plus. De petits ajustements font souvent une grande différence. Je ne veux pas dévoiler tous les aspects du jeu du Canadien auxquels je veux toucher, car souvent, en discutant avec les entraîneurs en place, ils connaissent les joueurs et on apprend beaucoup d'eux. Je n'ai pas eu la chance de jaser avec les entraîneurs. Je veux surtout leur poser des questions, recevoir leur son de cloche, avec ce qu'ils me diront, on apportera les ajustements convenables pour recommencer à gagner. Je peux affirmer qu'on va trouver une chimie qui va faire en sorte que tous vont jouer un pour l'autre.»

Claude Julien avait commencé son point de presse en évoquant le départ de son confrère Michel Therrien. «J'ai moi-même été congédié il y a une semaine. Je sais ce que Michel Therrien ressent en ce moment. Ce n'est pas facile de venir ici en sachant que je prends la place d'une autre. Michel est un bon entraîneur, ça n'est pas facile de diriger contre lui, surtout quand on essaie d'avoir la bonne combinaison de trios contre ceux de l'autre équipe. Il est très alerte. Je lui souhaite la meilleure des chances. Je sais qu'il va revenir dans le coaching à un moment donné.»

Julien dirigera son premier entraînement vendredi.