Ce n'est pas un hasard si des rumeurs de transactions ont circulé plus tôt cette saison à propos de Nathan Beaulieu. Non seulement on attend toujours de savoir si le potentiel offensif qu'on lui voyait au moment de son repêchage se concrétisera un jour, mais il semble pris depuis quelques saisons dans un immense jeu de serpents et échelles.

Or, il est de toute évidence dans une séquence «échelles» par les temps qui courent. Et avec Andrei Markov qui devrait rater les deux prochains matchs du Canadien, Beaulieu aura encore du temps pour se faire valoir aux côtés de Jeff Petry.

Le genre de performance que Beaulieu a offert mardi soir contre les Ducks d'Anaheim donne un meilleur aperçu de ce que le Tricolore avait vu en lui au moment de le repêcher au 17rang, en 2011. Mais dans son cas, le problème a toujours concerné la constance. Si son talent et certaines de ses prestations justifient qu'on l'emploie dans un top 4, il a toujours connu des ratés lorsqu'il s'est vu confier de plus grosses responsabilités. Ça l'a toujours ramené au sein du troisième duo.

Le CH doit avoir hâte de savoir sur quel Nathan Beaulieu il peut véritablement compter. En attendant, le principal intéressé croit enfin tenir quelque chose.

«Depuis mon retour de blessure, je pense que je joue mon meilleur hockey depuis que je suis dans la LNH, et le groupe d'entraîneurs semble d'accord», a soutenu le défenseur de 24 ans, qui s'est absenté à la fin du mois de novembre à cause d'une rondelle qui l'a atteint à la gorge.

«Ils veulent juste que je continue de la sorte. Le défi sera de maintenir ce niveau chaque soir avec constance. Le match de [mardi] était un autre défi pour moi, et je l'ai relevé.»

Contre les Ducks, Beaulieu a été le joueur le plus utilisé par Michel Therrien à égalité numérique. Il traverse une séquence où son entraîneur-chef hésite moins à lui faire confiance.

«C'est le plus grand nombre de bons matchs de suite que j'aligne depuis que je suis dans la ligue, ajoute-t-il. Dans le junior, je pouvais m'en tirer en faisant ce que je voulais. Je pouvais laisser faire la sieste, me présenter au match et inscrire cinq points. Je ne peux pas faire ça dans cette ligue.

«J'ai mûri en ce sens-là. Je fais davantage de visualisation avant les matchs et je regarde beaucoup de vidéos. Quand j'étais blessé, je ne pouvais absolument rien faire, alors je regardais des vidéos, je décortiquais certaines de mes présences. J'ai mûri, mais pour un gars qui s'en est sauvé toute sa vie en faisant ce qu'il voulait, ç'aurait été difficile de continuer à faire ça ici.»

Heureux avec Petry

Avant même le début de la saison, Beaulieu se disait conscient qu'il entreprenait une année déterminante dans sa carrière et que le temps était venu d'accéder à un autre niveau. Or, Therrien l'a retiré du duo qu'il formait avec Shea Weber après seulement cinq matchs. Alexei Emelin, qui évolue toujours à la gauche de Weber 27 rencontres plus tard, a pris le relais depuis ce jour-là, alors que Beaulieu a vu son temps de glace diminuer.

Dommage que ça ait pris une blessure de Markov - et non un rendement qui n'aurait guère laissé le choix à son entraîneur - pour qu'il regagne le top 4, mais Beaulieu est bien heureux d'avoir cette nouvelle occasion.

Surtout qu'elle implique d'être jumelé à Jeff Petry, un vétéran qui joue du hockey inspiré par les temps qui courent.

«On a toujours eu du succès ensemble, a soutenu Beaulieu, qui a disputé 20% de son temps à égalité numérique avec Petry la saison dernière. Nous sommes un duo axé sur le coup de patin. On sait que si l'on va soutenir l'attaque et qu'on s'immisce rapidement, ça peut être difficile de se défendre contre ça.»