Alors qu'il se trouvait dans sa chambre d'hôtel en Arizona, la sonnerie du téléphone de Roberto Luongo l'a réveillé. C'était bizarre, puisqu'elle avait été volontairement réglée pour n'émettre aucun bruit alors qu'il faisait sa sieste d'avant-match.

L'appel venait de l'ex-directeur général des Canucks de Vancouver, Mike Gillis, qui voulait informer son vétéran gardien qu'il venait d'être échangé aux Panthers de la Floride à la veille de la date limite des transactions en 2014.

«Je ne m'attendais pas à ce que ça se concrétise, a récemment admis Luongo, alors qu'il se trouvait dans le sud de la Floride. J'ai été quelque peu surpris.»

Cette transaction est survenue il y a près de deux ans, mais Luongo n'est pas disparu tranquillement du radar depuis qu'il est retourné dans le sud-est des États-Unis - contrairement à ce que plusieurs prévoyaient à l'époque.

Le hockeyeur qui fêtera bientôt son 37e anniversaire protège la cage des meneurs de la section atlantique, et il s'est hissé dans le top-10 de la ligue aux chapitres des victoires, du pourcentage d'arrêts et des jeux blancs.

«S'il y a quelque chose qui m'a frustré (lorsque la transaction a été réalisée), c'est d'entendre les gens dire que je retournais en Floride juste pour me la couler douce, a dit Luongo. Je ne suis pas comme ça. Ce n'est pas qui je suis. Je suis un fier compétiteur. Je veux gagner, partout où je passe. Je suis comme ça, je suis fait comme ça.»

Il poursuit aussi son ascension dans le livre des records de la LNH, dépassant récemment Tony Esposito au septième rang de l'histoire avec 425 victoires en carrière. Il n'est qu'à 12 triomphes d'égaler Jacques Plante au sixième échelon.

Sa carrière a connu un regain de vie après son séjour horrible à Vancouver, marqué par la frustration d'un contrat à long terme le rendant difficile à échanger («mon contrat m'écoeure», avait-il dit aux journalistes) et le pied de nez de John Tortorella lors de la Classique Héritage de 2014 au B.C. Place, alors qu'il avait été cloué au banc au profit du réserviste Eddie Lack.

«Au bout du compte, j'ai l'impression que j'avais juste besoin de changer d'air, après tout ce qui s'était produit», a reconnu Luongo.

Dale Tallon, le directeur général des Panthers, voulait un pilier devant le filet pour appuyer son noyau de jeunes joueurs lorsqu'il a procédé à l'acquisition de Luongo et des dernières années de son imposant contrat de 12 ans au printemps 2014. L'ex-premier choix universel a livré la marchandise cette saison avec un pourcentage d'arrêts de ,939 à cinq contre cinq, à égalité au troisième rang dans la LNH avec le gardien des Rangers de New York Henrik Lundqvist.

Tallon s'est dit particulièrement impressionné par la volonté de Luongo. Il lui a d'ailleurs donné le crédit pour avoir relancé les jeunes joueurs des Panthers.

«Pendant des années, les gars venaient en Floride en songeant à la retraite et pour se la couler douce, a dit Tallon de la Floride. Mais ici on parle d'un gars qui voulait vraiment revenir pour y jouer, et au bout du compte ça nous a vraiment facilité la tâche car on pouvait lancer le message que "Hey, nous ne sommes pas ici pour rire".»