En mars 2014, le Canadien donnait un choix de 2e tour et un espoir repêché au 2e tour en Sebastian Collberg pour obtenir Thomas Vanek. Cette année, les Bruins de Boston ont déboursé deux choix de 2e tour pour obtenir... Brett Connolly.

Dans un marché où les prix étaient aussi élevés, Marc Bergevin a modulé ses attentes. Plutôt que de tenter le grand coup, le directeur général a opté pour des attaquants de profondeur en Torrey Mitchell et Brian Flynn de même que pour un défenseur, Jeff Petry, qui jouera au mieux au sein du deuxième duo. Tant que tout le monde reste en santé, évidemment.

Pour obtenir ces trois soldats, Bergevin a déboursé quatre choix au repêchage (2e, 5e et 7e tours, de même qu'un choix conditionnel qui variera entre le 3e et le 5e tour), de même qu'un plombier de la Ligue américaine en Jack Nevins.

«Des fois ça descend, des fois ça ne descend pas, a rappelé Bergevin, au sujet des prix à payer. À l'interne, tu te donnes un prix, des paramètres, tu te dis que tu es prêt à faire ça. Et après, si ça ne marche pas, ça ne marche pas.»

Bergevin a aussi laissé entendre que les succès de son équipe lui ont nui dans sa recherche de joueurs. C'est ce qu'il a fait en confirmant que le Canadien s'était bel et bien intéressé à Antoine Vermette, qui est finalement passé aux Blackhawks de Chicago, samedi, pour un choix de premier tour et un espoir.

«C'est certain qu'on regarde tout. Antoine Vermette, c'est un joueur qu'on a regardé, a-t-il dit. En ce moment, mon premier choix est pire que celui de Chicago [NDLR: en raison du classement]. C'est la même chose avec un choix de troisième tour. Le DG va me dire: pour battre leur choix de troisième tour, tu dois me donner ton deuxième. Donc, ça change tout.

«Je ne crois pas que des joueurs de premier trio ont été échangés aujourd'hui. Il n'y avait pas de joueurs de cette trempe disponibles aujourd'hui.»

On notera aussi que les trois acquisitions du jour du CH seront sans contrat à la fin de la saison.

«Ça donne plus de flexibilité», a rappelé Bergevin, en référence au plafond salarial de la saison prochaine, qui demeure inconnu pour le moment.

L'émergence des jeunes

Du reste, Bergevin a relevé que l'éclosion récente de certains jeunes a facilité son travail. Il a notamment parlé de Nathan Beaulieu et de Jacob De La Rose.

«C'est une belle surprise quand un joueur prend un autre pas en avant comme Beaulieu l'a fait au cours des derniers mois, a dit le DG. Ça rend les choses plus faciles. Les défenseurs, parfois, ça prend un peu plus de temps que les autres. Nathan occupe un rôle de plus en plus important.

«De La Rose est aujourd'hui un bon joueur de hockey et il a sa place dans le Canadien ou dans toute autre équipe de la Ligue nationale.»

Ce sera maintenant intéressant de voir si l'utilisation de De La Rose changera avec l'arrivée de Mitchell et Flynn, deux joueurs qui sont aussi capables de jouer au centre et à l'aile. De La Rose a joué 14 ou 15 minutes à chacun de ses 8 derniers matchs.

«J'ai souvent dit que c'est plus facile pour un centre de jouer à l'aile que pour un ailier de jouer au centre. Ça nous amène une profondeur au niveau des centres», s'est contenté de dire Michel Therrien.

Cela dit, l'entraîneur-chef se réjouit du fait qu'il compte maintenant, en Flynn et Mitchell, sur deux droitiers capables de jouer au centre. David Desharnais, Tomas Plekanec, Manny Malhotra, Lars Eller et De La Rose sont tous gauchers.

«C'était un aspect qui nous manquait, un gars capable de prendre les mises au jeu du côté droit», a reconnu Therrien.

Quand un entraîneur parle de situations aussi précises que des mises en jeu en zone défensive du côté droit, c'est qu'on est effectivement dans le peaufinage. Mais Therrien n'est pas naïf: les Penguins de Pittsburgh, les Islanders de New York, les Red Wings de Detroit et le Lightning de Tampa Bay en ont tous fait autant.

«On s'est améliorés, mais nos compétiteurs aussi.»