Les dirigeants des Canucks de Vancouver auraient difficilement pu voir plus juste.

C'est bien connu, la saison 2013-2014 en a été une à oublier pour l'équipe britanno-colombienne. En fait, la situation était si désastreuse que l'entraîneur-chef, John Tortorella, et le directeur général, Mike Gillis, ont été remerciés.

Mais les joueurs, eux, ne pouvaient évidemment pas être congédiés, et il fallait maintenant trouver une façon de les faire produire. Les frères Henrik et Daniel Sedin, par exemple, toucheront 7 millions de dollars par saison jusqu'en 2018. Et ils venaient tous les deux d'afficher leur plus faible production de points par match depuis 2004. Le trio qu'ils formaient avec le Québécois Alex Burrows ne représentait plus la menace d'autrefois.

C'est ici qu'entre en scène Radim Vrbata.

L'ailier tchèque, on s'en souvient, avait fait parler de lui dans les chaumières de Montréal, le 1er juillet dernier, quand le bruit - pour ne pas dire le vacarme - courait que le Canadien faisait partie des équipes en lutte pour obtenir ses services. Encore aujourd'hui, Vrbata refuse de confirmer si c'était bel et bien le cas.

Ce Vrbata a fini par aboutir à Vancouver, et dès son embauche, le nouveau DG, Jim Benning, a fait savoir qu'il jouerait avec les jumeaux. Après trois semaines, les résultats sont concluants. Avant le match d'hier, les trois joueurs comptaient 11 points chacun en 9 parties.

«Les Sedin jouent un style similaire au mien, estime Vrbata, rencontré après l'entraînement hier matin. Ils ne cherchent pas à battre des adversaires à un contre un et ils ne tentent pas de renverser leurs rivaux. Ils se créent des ouvertures par la passe. J'aime jouer de cette façon.»

Le malheur d'un gaucher

Selon Burrows, cette chimie vient notamment du fait que Vrbata est droitier, ce qui fait de lui un meilleur complément aux jumeaux, tous deux gauchers.

«J'aurais aimé avoir les mêmes habiletés, mais être droitier, pour pouvoir jouer avec les Sedin, car j'ai toujours pensé que j'aurais pu marquer plus de buts comme droitier. Radim est droitier, il a un excellent tir et il comprend très bien le jeu», a-t-il expliqué.

N'allez toutefois pas croire que Burrows jalouse son nouveau coéquipier. Le Québécois, qui avait connu quatre campagnes de suite de plus de 25 buts en jouant avec le tandem suédois, revenait lui-même d'une campagne difficile. Combien difficile? Des blessures, 15 points en 49 matchs, ses 5 buts marqués dans un intervalle de 6 jours en mars. Rien après, ni avant.

L'ailier de 33 ans a maintenant trouvé sa niche dans un trio avec Nick Bonino et Chris Higgins. Les trois comparses totalisent 19 points, dont 6 pour Burrows. Déjà presque la moitié de son total de l'an passé...

Bref, les entraîneurs des Canucks ont réussi à éviter le piège de déshabiller Pierre pour habiller Paul, risque bien réel quand vous modifiez les trios.

«On a beaucoup de plaisir, affirme Burrows au sujet de la nouvelle culture au sein de l'équipe. On travaille fort, mais on aime s'amuser et c'est plus facile de s'amuser quand on gagne. Les entraîneurs ont instauré un bon système, et plusieurs joueurs étaient insatisfaits de leur saison, donc ils sont arrivés au camp en grande forme.»

Avec six victoires à leurs neuf premières sorties, on devine que les sourires viennent plus facilement que l'an passé.

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Des nouvelles de Yannick Weber

Le défenseur des Canucks Yannick Weber affrontait hier son ancienne équipe, dans ce qui était pour lui un septième match de suite. Le Suisse avait été retranché pour les trois premières rencontres de la saison.

Plus d'un an après son départ du Canadien, qui n'avait pas renouvelé son contrat, Weber fait tranquillement sa niche à Vancouver. Il forme un duo avec son compatriote Luca Sbisa et joue en moyenne une quinzaine de minutes par match.

«Les derniers 5-6 matchs, j'ai joué de bonnes minutes, j'ai eu de bonnes statistiques. Les entraîneurs veulent que je sois solide à 5 contre 5. Je crois que je le fais, j'ai le meilleur différentiel de l'équipe (+4). Je fais le boulot à 5 contre 5, je vais aussi essayer d'être plus offensif.»