P.K. Subban obtiendra très bientôt un nouveau contrat du Canadien pour la prochaine saison, même s'il est fort probable qu'il ne fasse pas le bonheur des deux parties.

Incapables de trouver un terrain d'entente, Subban, ses représentants et les dirigeants du Tricolore ont complété la séance d'arbitrage, vendredi matin, dans un hôtel du centre-ville de Toronto. C'était assez facile de savoir comment s'était déroulée la séance de négociations, à leur sortie de la salle d'audition.

Subban a quitté la salle en mesurant habilement ses commentaires, particulièrement à propos des discussions qui se sont déroulées à huis clos. «Ç'a été un processus d'apprentissage pour moi», a révélé Subban à l'issue de l'audition devant l'arbitre.

«Il y a un dialogue, des discussions et des décisions ont été prises aujourd'hui par rapport à nos positions respectives, et au bout du compte nous devrons vivre avec celles-ci et poursuivre notre route, a dit Subban. Je suis conscient que le processus d'arbitrage est désormais terminé. La décision est maintenant entre les mains d'un arbitre.»

L'arbitre, qui a entendu les arguments des deux parties, dispose de 48 heures pour rendre sa décision sur la valeur monétaire du défenseur de 25 ans pour la prochaine saison. Le clan de Subban et le Tricolore peuvent poursuivre les négociations jusqu'au jugement, mais le ton qui a été employé à la sortie de la salle d'audition laisse croire que ça ne sera pas le cas.

Le directeur général du Canadien, Marc Bergevin, a quitté l'hôtel en déclarant aux journalistes présents sur place qu'il n'avait rien à dire, «donc ne me posez pas de questions. Pas de commentaires.»

L'agent de Subban, Don Meehan, a aussi refusé de commenter la situation.

L'Ontarien a parlé en son propre nom. Vêtu d'un complet gris, le joueur-étoile a répondu aux questions pendant trois minutes après la rencontre, qui s'est prolongée pendant environ quatre heures. Subban a toutefois refusé de partager les thèmes de discussion.

C'est la première fois qu'une audition en arbitrage salarial pour un joueur autonome avec compensations survient dans la LNH depuis le cas de Shea Weber, des Predators de Nashville, en 2011. Il avait alors obtenu 7,5 millions, soit le plus haut montant jamais octroyé à un joueur via ce processus. Plus tôt cet été, les Blues de St. Louis avaient décidé de soumettre Vladimir Sobotka à l'arbitrage salarial afin de préserver ses droits après qu'il eut choisi de poursuivre sa carrière dans la KHL.

Les cas d'arbitrage salarial sont rares, car les équipes sont habituellement obligées de dénigrer le joueur afin de faire baisser son salaire. Subban a refusé d'exprimer le fond de sa pensée quant à ce que le CH pense de lui après s'être plié au processus d'arbitrage.

Pendant sa rencontre avec les médias, Subban a tenté de faire dévier la discussion vers le hockey.

«Au bout du compte, ç'a été un processus d'apprentissage pour moi, et je vais continuer de le dire parce que c'est ce que je pense, a-t-il confié. J'ai appris beaucoup de choses. Comme je l'ai dit, j'ai simplement hâte de tourner la page, car c'est tout ce que je peux faire, tourner la page et me préparer pour la prochaine saison.»

Subban, qui a marqué 10 buts et récolté 43 mentions d'aide en 82 matchs de saison régulière en 2013-2014, pourrait de nouveau devenir joueur autonome avec compensations l'été prochain si le Canadien et lui ne parviennent pas à une entente à long terme d'ici là. Si c'est le cas, il est possible que le Tricolore opte de nouveau pour le processus d'arbitrage salarial.

Interrogé à savoir s'il était encore ouvert à la possibilité de ratifier une entente à long terme avec le Canadien, Subban a répondu «que c'est le genre de discussions que nous aurons à un autre moment. De toute évidence, ça n'a pas fait partie des discussions aujourd'hui.»

Selon diverses sources, le Canadien aurait offert 5,25 millions en vue de la saison prochaine tandis que le camp Subban exigerait 8,5 millions.

Subban avait raté le camp d'entraînement et les six premiers matchs de la saison 2012-2013 à la suite d'un différend contractuel. Il avait finalement accepté un contrat de deux ans d'une valeur de 5,75 millions.