Le Canadien n'avait qu'un défenseur droitier dans la formation depuis le départ de Raphael Diaz et il a comblé ce manque en en faisant l'acquisition du vétéran Mike Weaver des Panthers de la Floride en retour d'un cinquième choix au repêchage de 2015.

L'arrière de 35 ans a roulé sa bosse avant de passer les quatre dernières saisons en Floride. Cette saison, il a amassé 6 mentions d'aide en 55 matchs et son contrat de 2 ans, d'une valeur de 2,2 millions, vient à échéance au terme de la campagne.

«C'est un gars de caractère, a décrit l'attaquant George Parros, qui a joué avec lui en Floride et dans la Ligue américaine. Il est de petite stature (5 pi 10 po), mais il peut avoir un gros impact. Il frappe très bien l'adversaire, il est solide défensivement, efficace en désavantage numérique et il bloque des tirs.

«Vous allez l'aimer... et nous aussi.»

L'arrivée de ce genre de joueur de soutien surprend néanmoins dans la mesure où le Tricolore, négociant avec un surplus de défenseurs, a renvoyé Davis Drewiske à Hamilton le week-end dernier et ne fait que rarement appel à Francis Bouillon.

«Tout peut changer très vite, a toutefois indiqué l'entraîneur-chef Michel Therrien à ce sujet. Les risques de blessure, entre autres, doivent être pris en considération. On est dans une course pour faire les séries et on doit se donner tous les outils nécessaires pour y arriver. Un gars comme Weaver est un autre ajout au sein de notre équipe qui nous procure de la profondeur.»

Therrien n'a pas voulu indiquer de quelle façon il entendait employer le nouveau venu, ni quelles conséquences l'arrivée de Weaver aurait pour Jarred Tinordi et Douglas Murray.

Weaver est arrivé en Californie en fin de soirée, mardi, et il rencontrera les médias au terme de l'entraînement matinal précédant le match contre les Ducks d'Anaheim.

Rayé de la formation

L'entraîneur-chef des Panthers, Peter Horachek, connaissait bien Weaver puisqu'il l'avait dirigé avec les Solar Bears d'Orlando, dans la East Coast Hockey League, en 2000-2001. Il a donc été à même de voir sa progression au fil des ans... et peut-être même l'amorce de son déclin. Car d'après ce qu'on entend en Floride, l'Ontarien éprouvait plus de difficultés cette année dans son mouvement de la rondelle et son jeu de positionnement. Horachek l'avait d'ailleurs rayé de la formation dans deux des quatre derniers matchs et s'apprêtait à faire de même, mardi face aux Bruins de Boston, avant que la transaction se concrétise.

«Montréal était à la recherche d'un solide défenseur défensif, a expliqué le DG des Panthers, Dale Tallon, lors d'une conférence téléphonique. On jugeait que c'était une bonne chose pour Mike Weaver de s'insérer dans le portrait des séries et d'avoir l'occasion de gagner à Montréal. C'est tout un guerrier et un gars qui s'est fendu en quatre pour nous.»

Robidas s'en va à Anaheim

Voici toutefois ce qu'un autre DG a déclaré mardi:

«Si nous pouvions obtenir un défenseur droitier, un arrière défensif qui joue intensément, nous devions le faire. Mais c'est beaucoup plus qu'un défenseur défensif, car il est aussi capable d'évoluer sur une deuxième vague en avantage numérique.»

C'est Bob Murray, le patron des Ducks, qui réagissait ainsi après avoir fait l'acquisition de Stéphane Robidas, des Stars de Dallas, en retour d'un choix de quatrième ronde. Ce choix peut en devenir un de troisième tour si les Ducks atteignent la finale de l'Association de l'Ouest et que Robidas prend part à plus de la moitié des matchs.

Les transactions de Weaver et Robidas ont été annoncées à une heure d'intervalle, et plusieurs se sont demandé, compte tenu du prix payé par les Ducks, si le Tricolore n'aurait pas été mieux servi en allant chercher Robidas.

Or, non seulement Robidas gagne-t-il trois fois plus d'argent que Weaver, mais encore il est au rancart depuis la fin de novembre en raison d'une double fracture du tibia et du péroné.

Il prévoit toutefois revenir au jeu dans environ deux semaines.

«Les Ducks ont fait leurs devoirs, ils savaient où j'en étais, a expliqué Robidas lorsque joint par La Presse. Ils ne veulent pas précipiter mon retour. Ils sont assurés d'une place en séries et ils y vont pour la Coupe (Stanley).»

C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le vétéran de 37 ans n'a pas hésité lorsque le DG des Stars, Jim Nill, lui a demandé de lever sa clause de non-échange pour partir en Californie.

Si une demande similaire était venue du Canadien, aurait-il accepté de le faire?

«Oui, c'est sûr, a répondu Robidas. Je n'ai jamais caché le fait que j'aimerais jouer à Montréal et y finir ma carrière. Mais le Canadien est allé chercher un excellent défenseur qui va lui rendre de précieux services. Weaver est en santé, et le CH a besoin de tous les points qu'il peut aller chercher.»

Photo Matt Strasen, PC

Le vétéran défenseur Stéphane Robidas a été échangé aux Ducks d'Anaheim.