Geoff Molson est catégorique: malgré la récente blessure subie par George Parros, mardi soir au Centre Bell, les bagarres font partie du jeu dans la Ligue nationale de hockey. Et leur disparition n'est pas pour demain.

Voilà, en substance, ce que le propriétaire du Canadien de Montréal a fait savoir, hier à Lac-Mégantic. Le club montréalais y était afin d'offrir un entraînement aux gens de cette ville touchée par la tragédie que l'on sait, mais il a aussi profité de l'occasion pour répondre aux questions concernant le problème des bagarres au hockey. Un débat relancé depuis mardi soir, après la commotion cérébrale subie par le poids lourd Parros au Centre Bell, lors d'un combat avec Colton Orr, des Maple Leafs de Toronto.

Ce triste spectacle a poussé certains directeurs généraux (Steve Yzerman à Tampa Bay, Jim Rutherford en Caroline, Ray Shero à Pittsburgh) à souhaiter la fin pure et simple des bagarres dans la LNH.

Mais Geoff Molson n'est pas prêt à aller aussi loin.

«Les experts qui gravitent autour de la Ligue nationale sont conscients de tout ce qui se passe, a-t-il commencé par dire hier à son arrivée à Lac-Mégantic. Je pense que la sécurité des joueurs est importante. Je le sais, et ce n'est pas un sujet qui est nouveau; on en parle régulièrement à travers la Ligue.

«L'abolition des bagarres, c'est aussi quelque chose dont on discute souvent. J'ai confiance en nous, aux experts et aux équipes pour déterminer comment la Ligue doit se comporter dans le futur. Mais aujourd'hui, ça fait partie des règles et ça fait partie de la culture du sport, et ce n'est pas à moi de décider. On doit en discuter, mais ce sont les experts qui vont nous aider à déterminer ce qui est bon pour la Ligue à long terme.»

La sécurité, une priorité

Geoff Molson, qui était présent au Centre Bell quand George Parros s'est cogné violemment la tête contre la glace, mardi soir, lors de son combat avec Orr, admet qu'il n'a pas aimé ce triste spectacle.

«Depuis que je suis propriétaire (du Canadien), j'ai vu plusieurs scènes comme ça au Centre Bell, et je n'aime pas voir ça. Mais c'est un accident imprévisible, une mauvaise chute. C'est triste de voir ça, ça a changé le tempo du match complètement. La bonne nouvelle, c'est qu'il récupère et on espère qu'il reviendra le plus tôt possible avec nous.»

Après cette violente chute de Parros, au moins trois dirigeants de la LNH ont ouvertement laissé entendre que le temps était venu de songer à abolir les bagarres au hockey. En entrevue au réseau TSN, cette semaine, Jim Rutherford, le DG des Hurricanes, n'a pas hésité avant de lancer son message: «Il faut se débarrasser des bagarres. Il faut que ça disparaisse.»

Le grand patron du Canadien ne va pas aussi loin, et il estime que les dirigeants de la Ligue font tout ce qu'ils peuvent pour appuyer les joueurs au chapitre de la sécurité sur la glace.

«La Ligue est vraiment très sérieuse pour assurer la sécurité des joueurs, a-t-il ajouté. Il y a des partisans qui aiment les bagarres, d'autres pas. Mais ça fait partie du hockey, maintenant, et ce n'est pas vraiment moi qui vais changer ça du jour au lendemain. C'est un débat qui continue, et c'est important que ce débat-là se poursuive.»

Geoff Molson a tenu à dire que la Ligue a fait des pas dans la bonne direction depuis le tristement célèbre incident Chara-Pacioretty, survenu en mars 2011 au Centre Bell.

«C'est un incident qui a beaucoup contribué aux règlements sur les coups à la tête», a-t-il affirmé.