John Tortorella s'est amené dans une salle d'entrevue bien remplie à la veille du début de la première ronde des séries, où ses Rangers vont affronter les Sénateurs. Devant le silence inconfortable qui a précédé la première question, c'est lui qui a parlé en premier.

«Cinq, quatre, trois...», a t-il prononcé.

Les journalistes en ont ri, mais pas Tortorella. Il n'est pas difficile de croire que si le silence avait duré jusqu'à zéro, il aurait quitté la pièce en vitesse. Mais les questions sont venues: certaines ont mené à des réponses courtes, et d'autres à de plus amples commentaires. Quelqu'un a demandé s'il y a un moment qu'il préfère en séries.

«Non, a t-il dit sèchement. Mais la partie que j'aime le moins, c'est en ce moment.»

Voilà qui a soulevé d'autres rires parmi les médias. Mais là non plus, il n'a pas souri.

«Ce n'est pas supposé être drôle. C'est vraiment la partie que j'aime le moins», a t-il ajouté.

Ainsi en est-il avec possiblement l'entraîneur le plus intense de la LNH. Tortorella n'est pas là pour divertir la galerie, et ça ne le dérange pas si son style froisse les médias ou les adversaires.

Il a déjà tout raflé en 2004 avec le Lightning. Il est cette fois aux commandes de la meilleure équipe dans l'Est, les Rangers, qui vont affronter Ottawa à partir de jeudi.

Les rencontres de Tortorella avec les médias ont souvent été controversées; il a d'ailleurs été mis à l'amende deux fois cette saison.

On l'a soulagé de 10 000 $ après qu'il ait laissé entendre que la LNH et le diffuseur-partenaire NBC s'étaient entendus pour porter la Classique hivernale en prolongation, après qu'un tir de punition ait été appelé à la toute fin, quand les Rangers menaient les Flyers par un but.

Plus tard, il a reçu une amende de 20 000 $ pour des propos tenus après une défaite à Pittsburgh, blasphémant tout en lançant des flèches aux Penguins, à Sidney Crosby et à Evgeni Malkin. Ce qui l'avait piqué: une collision genou contre genou initiée par Brooks Orpik des Penguins au détriment de Derek Stepan - un coup salaud, selon Tortorella.

«Il est prêt à prendre des risques pour nous défendre, a dit l'attaquant Mike Rupp. Il ne veut pas qu'on manque de respect à ses joueurs, et il est excellent pour veiller à nos intérêts du mieux qu'il peut. C'est l'une des choses qui donnent le goût de jouer pour lui.»

Il reste que les Rangers ont perdu trois fois sur quatre contre Ottawa, cette saison. Ils vont aussi devoir résoudre l'énigme Craig Anderson: en six départs en carrière au Madison Square Garden il a une moyenne de 1,13 et une fiche de 6-0, incluant deux jeux blancs.