Bob Gainey souhaitait sortir son équipe du marasme, empêtrée depuis trop longtemps, en congédiant Guy Carbonneau, lundi.

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Son souhait s'est réalisé.

Deux buts de Saku Koivu, l'un avec 4:35 à faire en troisième période, et l'autre à 1:40 de la période de prolongation, ont permis de transformer ce qui s'annonçait comme un revers amer de 3-2 en victoire de 4-3 aux dépens des Oilers d'Edmonton.

Une victoire accueillie avec un grand soulagement dans le vestiaire du Canadien.

«Avec tout ce qui s'est produit au cours des deux derniers jours, cette victoire est très importante», a lancé Koivu.

Importante, sûrement. Mais cette victoire a été ô combien difficile à remporter.

Même qu'en deuxième période, dominée 17-2 dans les tirs au but par les Oilers, le Canadien ressemblait en tout point à l'équipe qui multipliait les moyens de perdre au cours des trois ou quatre dernières semaines.

«Il y avait tellement de feux à éteindre dans notre zone en deuxième qu'il aurait fallu appeler les pompiers», a ironisé Bob Gainey après sa première victoire.

Mais pendant l'engagement, Gainey n'était pas d'humeur à blaguer.

De fait, les choses allaient tellement mal pour le Tricolore que dans la section 401, tout en haut des gradins derrière le banc du Canadien, des partisans frustrés scandaient des « Carbo! Carbo! Carbo! « bien nourris, histoire de dénoncer un congédiement qui ne semblait pas donner les résultats espérés.

Il faut dire que le premier tir du Canadien en période médiane a été obtenu par Mathieu Dandenault alors qu'il ne restait que 3:38 à écouler au deuxième tiers.

Ce tir a été salué par une ovation offerte en signe de dérision.

Glen Metropolit, qui fonçait au filet, s'est aussitôt emparé du retour pour marquer un but qui nivelait les chances. Les cris de déception ont alors fait place aux cris de joie.

Mais pas pour longtemps.

Car les Oilers, poursuivant leur domination, ont repris les devants lorsque Sam Gagner a réussi à pousser une rondelle libre derrière Carey Price tout juste de l'autre côté de la ligne rouge.

Le calme de Gainey

De retour au vestiaire après cette période lamentable, les joueurs du Tricolore ont profité des encouragements de Gainey.

«L'une des plus belles qualités de Bob est sa façon de calmer tout le monde et d'offrir des solutions simples. Il l'a démontré lors de l'entracte et nous voulions vraiment remporter la victoire pour lui», a indiqué Mathieu Dandenault après la rencontre.

En plus d'avoir contribué au premier but de Metropolit avec le Canadien, Dandenault a effectué du très bon boulot en troisième en aidant son équipe à écouler deux pénalités mineures à Alex Kovalev et Alex Tanguay.

«Bob est venu nous voir après la deuxième et il s'est assuré de nous rappeler à l'ordre. Il nous a dit: Vous jouez au hockey. Faites confiance à vos coéquipiers, complétez des passes, tirez au but. Faites ce que vous devez faire pour reprendre le contrôle du match. Nous avons suivi ses directives et il sera beaucoup plus facile de se lever demain matin pour aller travailler», a lancé à son tour Koivu.

Première étoile de la rencontre, Koivu a fait dévier un tir de la pointe de Schneider, lors d'une attaque massive, pour donner la victoire au Canadien en prolongation.

Ce faisant, il a rejoint Larry Robinson au 10e rang des marqueurs du Tricolore en avantage numérique avec 65 buts.

«Avec tout ce qui s'est dit au cours des dernières heures, il fallait que les leaders de cette équipe se lèvent. J'ai contribué à ma façon, mais Carey (Price) a réalisé de gros arrêts en troisième pour nous garder dans le match et nous redonner le momentum», a poursuivi Koivu, dont le premier but a été accordé après une longue révision.

«La rondelle m'a frappé au ventre et je ne sais pas si elle a touché ensuite à mon gant. L'important, c'est que le but ait été accordé et que nous ayons deux points de plus au classement», a conclu le capitaine.