Avec un prénom comme Bubba, c'était difficile de le prendre au sérieux et il ne s'est guère aidé pendant plusieurs saisons, avec une mauvaise attitude et des résultats bien en deçà de son potentiel.

Mais Bubba Watson a changé et il est peut-être présentement le meilleur joueur sur le circuit de la PGA. Sa victoire en prolongation, dimanche dernier à La Nouvelle-Orléans, sa troisième en moins de 10 mois, lui a permis de s'installer au premier rang du classement de la Coupe FedEx et d'accéder pour la première fois au top 10 mondial.

Professionnel depuis 2003, régulier de la PGA depuis 2005, Bubba n'a longtemps été qu'un long cogneur, incapable de maîtriser ses émotions, d'une part, mais aussi de faire les efforts nécessaires pour progresser.

«C'est ma femme Angie (une ancienne joueuse de la WNBA) qui m'a aidé à réaliser que je devais travailler plus fort, m'entraîner davantage et cesser d'être paresseux», a raconté Watson, dimanche, après sa victoire.

«Ayant elle-même connu la vie d'athlète professionnelle, elle a dû s'entraîner, passer des heures au gymnase, surveiller son alimentation... Elle et ses coéquipières ont dû faire toutes ces choses dont on n'a pas toujours envie, mais qui sont nécessaires pour obtenir des résultats.»

La victoire de Watson, au Championnat Travelers en juin 2010, a été le point de départ d'une séquence remarquable, avec notamment une deuxième place en prolongation au Championnat de la PGA et une sélection au sein de l'équipe américaine de la Coupe Ryder.

«Angie m'a aussi rappelé que j'étais chanceux de pouvoir gagner ma vie en jouant au golf et que je ne le montrais pas toujours sur les parcours, a souligné Watson. C'est vrai que je n'étais pas très agréable, un peu mauvais garçon même. Je suis certainement moins colérique aujourd'hui et je ne me laisse plus abattre au premier coup erratique.»

Dimanche, il a commis un double boguey au neuvième trou pour se retrouver à deux coups du meneur Webb Simpson. Alors que son cadet tentait de lui remonter le moral, Watson l'a arrêté sec en déclarant: «Ne t'inquiète pas pour moi. Tout va bien. J'ai encore toutes mes chances de gagner ce tournoi...»

Pas sûr que l'ancien Bubba aurait réagi de la même façon!

Westwood et McIlroy ne seront pas à Sawgrass

L'Anglais Lee Westwood a conforté son premier rang mondial, le week-end dernier, en remportant la Classique Ballantine en Corée du Sud.

Westwood n'a toujours pas remporté un tournoi du Grand Chelem, mais il s'est classé troisième ou mieux dans quatre des six derniers majeurs auxquels il a pris part. Détail intéressant, l'Anglais de 38 ans s'est maintenant imposé dans 19 pays différents, dont l'Indonésie et la Malaisie, entre autres destinations exotiques.

Quand on pense que certains joueurs américains hésitent encore à se rendre en Grande-Bretagne pour disputer l'Omnium britannique, de crainte du dépaysement...

Westwood et son compatriote Rory McIlroy brilleront toutefois par leur absence, la semaine prochaine, au Championnat des joueurs de Sawgrass, en Floride, pourtant considéré par plusieurs comme le «cinquième tournoi majeur». L'agent des deux joueurs, Andrew Chandler, a expliqué qu'ils s'étaient engagés à jouer sur le Circuit européen cette saison et ne pouvaient disputer plus de trois tournois de la PGA, à l'exception des majeurs.

«En changeant la date du tournoi de la fin mars à la mi-mai, la PGA a diminué son importance, a estimé Chandler. Ce n'est plus que le 10e tournoi le plus important, certainement pas le cinquième majeur. Lee et Rory préfèrent les quatre vrais majeurs et les tournois de la série WGC...»

La plupart des autres vedettes du golf seront à Sawgrass, la semaine prochaine, mais il sera intéressant de voir si Westwood et McIlroy seront imités à l'avenir.