Irrégulier au Tournoi des Maîtres malgré sa 4e place, incapable de passer la coupure à Charlotte puis contraint à l'abandon dimanche au Championnat des joueurs: Tiger Woods n'est pas dans le coup depuis son retour en compétition et sa blessure au cou ne va rien arranger.

Woods a jeté l'éponge après son deuxième coup au trou N.7 du parcours de Sawgrass, serrant la main de son partenaire de jeu Jason Bohn et rejoignant les vestiaires en voiturette. Il était 45e à l'issue du 3e tour samedi.

«Je joue avec une douleur au cou depuis un moment, j'ai peut-être un problème discal», a révélé le Californien, qui va passer des examens.

«J'ai fait avec, mais là je ne peux plus. Je sais que continuer à jouer n'arrange pas les choses. J'ai du mal à supporter la douleur», a poursuivi Woods, qui n'est pourtant pas du genre douillet. Il l'a prouvé en 2008 en remportant l'Omnium des États-Unis avec les ligaments du genou gauche endommagés.

«J'ai des fourmis dans les doigts, sur le côté droit. À l'adresse, ça ne pose pas de problèmes mais dès que je commence mon élan, je le sens.»

«Quand je lui ai serré la main, il a grimacé (de douleur), il avait vraiment l'air d'avoir mal», a témoigné Jason Bohn.

Microscope médiatique

Selon Woods, cette douleur remonte à avant le Tournoi des Maîtres, qui a été son tournoi de reprise début avril après une pause de cinq mois consécutive aux révélations sur sa vie privée et ses aveux de relations extraconjugales. Cette saga médiatique avait démarré fin novembre par un accident de voiture nocturne à la sortie de chez lui à Orlando, dans lequel il s'était notamment fait mal au cou.

Ce pépin n'est qu'un souci de plus pour le N.1 mondial, plus que jamais placé sous la lentille grossissante du microscope médiatique.

La presse américaine croit d'ailleurs savoir que l'épouse du Tigre, la Suédoise Elin Nordegren, est prête à déposer officiellement sa demande de divorce. Woods n'a pas encore pipé mot sur le sujet.

Mais il a accepté de parler d'autres problèmes.

Les rumeurs affirmant qu'il va se séparer de Hank Haney, son coach depuis 2004? «On se parle tous les jours, mais selon la presse, je l'ai déjà viré cinq fois depuis six ans...»

Sa fréquentation en mars 2009 du docteur Anthony Galea, inculpé au Canada de vente d'un «médicament non approuvé» (Actovegin) censé agir sur le métabolisme énergétique, qui a soulevé des soupçons ? «Je n'ai jamais pris de produits dopants mais tout le monde a le droit d'avoir une opinion».

Cette prestation catastrophique début mai à Charlotte, où il a joué le pire tour de sa carrière (hors tournoi du Grand Chelem) avec un 79 qui lui a fait manquer la coupure de 8 coups (153 en deux tours, son pire score en carrière) ? «J'ai joué six tours en près de sept mois, les gens doivent être réalistes.»

Perdre sa place de numéro 1

Ses moindres faits et gestes scrutés? «J'essaie de faire des ajustements dans ma vie et normalement les gens dans mon cas font ça dans l'anonymat. Pas moi. Cela rend les choses beaucoup plus difficiles. C'est épuisant, notamment hors des parcours, avec les paparazzi qui me suivent et ce genre de choses.»

Un dernier malheur achèverait de plomber Woods, dont la disgrâce est devenue une des plus spectaculaires de l'histoire du sport: perdre sa place de N.1 mondial, qu'il occupe sans discontinuer depuis 264 semaines (598 au total).

Il n'en est plus très loin. Ce serait même arrivé à Sawgrass si Phil Mickelson avait pu remporter le tournoi...

«Il a clairement d'autres choses en tête que le golf en ce moment, remarque le vainqueur de l'Omnium britannique Stewart Cink, qui a joué un tour à Charlotte avec Woods. En golf, si on n'est pas bien mentalement, ça se voit sur le parcours.»