À l'aube de l'Omnium britannique, il est évident qu'il a été surtout question du jeu de Tiger Woods au prochain «Open» à Turnberry, hier, lors de la téléconférence avec Hank Haney, qui viendra à Montréal du 17 au 23 août lors du sixième Omnium de Montréal.

Haney, 54 ans, enseigne depuis une trentaine d'années. Il donnera une clinique publique au club St-Raphaël, le mercredi 23 août, dans le cadre du pro-am des Célébrités. Il en sera à sa troisième participation à cet événement.

«J'aime partager mes connaissances et mes histoires avec les amateurs. J'aime enseigner à mes élèves à comprendre ce qui donne la trajectoire à la balle, afin qu'ils puissent devenir leurs propres professeurs. Par ailleurs, l'enseignement est le même avec un amateur qu'un joueur de haut niveau. Il faut respecter la base du jeu. C'est toutefois évident qu'on ira dans des détails plus avancés pour les joueurs de haut niveau», a noté Haney, qui a travaillé avec Mark O'Meara avant de prendre Woods en charge.

«Au cours de la dernière année, j'ai probablement passé 110 jours avec Tiger. Son élan est plus solide parce qu'il peut maintenant se servir de ses deux jambes depuis son opération au genou. On parle d'un long processus puisqu'il a été absent pendant neuf mois, mais c'est un travailleur acharné. Présentement, il est dans une forme splendide.

«D'autre part, je ne serai pas à Turnberry. Je ne conseille pas Tiger sur le terrain. J'étudie son élan en jouant avec lui et en regardant. Mais notre travail se fait sur le champ d'exercice. Tiger comprend très bien son élan et c'est un joueur qui sait analyser un parcours», a souligné Haney.

«Pourra-t-il se servir de ces qualités pour gagner une quatrième fois l'Omnium britannique? La compétition est forte, mais il est prêt. D'ailleurs, il a déjà signé trois victoires cette saison et il a été parmi les 10 premiers à ses 18 derniers tournois», a rappelé Haney.

De fait, Woods a gagné l'Open en 2000 et 2005 à St.Andrews, ainsi qu'en 2006 au Royal Liverpool, à Hoylake. Absent en 2008, il tentera de détrôner Padraig Harrington, vainqueur au cours des deux dernières années. «Padraig est à l'aise sur les parcours britanniques puisqu'il évolue sur ces terrains pendant toute l'année. On ne peut pas nier son grand talent. Il faut surtout retenir qu'il sait gagner lorsqu'il se retrouve dans une position avantageuse», a noté Haney.

Évidemment qu'il est beaucoup question du jeu sur les tertres de départ lors de cette compétition. Les gens se plaisent à souligner que la seule faiblesse de Woods se situe au niveau de ses coups de départ!

«Tout d'abord, je dois rappeler le vieux dicton you drive for show and put for dough (on frappe en puissance pour la galerie et on joue sur les verts pour l'argent), a précisé Hank Haney. Cette saison, Tiger est parmi les 10 premiers pour la précision des coups de départ. Mais c'est une statistique peu révélatrice puisque les joueurs les plus précis sur le tertre de départ se retrouvent rarement dans le cercle des vainqueurs. Pour moi, la puissance est plus importante que la précision sur les coups de départ.

«Par contre, si on peut corriger un coup de départ imprécis, on ne peut pas gagner en jouant de manière ordinaire sur les verts. Tiger a pris le 48e rang sur les verts à Augusta. Et, le 48e joueur sur les verts ne gagne jamais un tournoi. Je peux vous assurer que le gagnant à Turnberry aura une bonne semaine sur les verts. C'est la clé du succès.»

Les nouvelles règles

À compter de la saison prochaine, les fabricants de bâton de golf devront apporter des modifications aux rayures sur les fers et Haney estime qu'elles auront un impact majeur sur le jeu des professionnels. «On reviendra aux trajectoires imprécises lorsque les joueurs évalueront mal la position de leur balle dans l'herbe haute. Pour pallier à ce problème, les joueurs auront tendance à utiliser des balles plus molles. Or, les balles plus molles donnent moins de distance sur le tertre de départ et les parcours auront l'impression d'être plus longs.»

Mais Haney ne croit pas que les nouvelles règles seront une source de problème pour Tiger. «Il devra uniquement modifier les rayures sur ses cocheurs».

Un élan à l'élite

Le Casino de Montréal renouvelle cette année son programme de soutien aux joueurs de l'élite et de la relève du Québec. Nommé L'Élan, ce programme permettra à quatre des meilleurs joueurs québécois s'étant rendus jusqu'à la troisième ronde de l'Omnium de Montréal de poursuivre la conquête de leur rêve en passant à l'étape suivante: se qualifier sur un circuit international. L'Élan offre quatre bourses de 4000$. Yohann Benson, Keven Fortin-Simard, Julien Trudeau et Kevin Senécal en ont été les bénéficiaires en 2008.