En prenant place à la salle de presse, Carl Desjardins a poussé un grand soupir de soulagement. Le professionnel affilié au club Le Blainvillier venait de remporter l'édition 2009 du Tournoi des Maîtres Desjardins Sécurité Financière, disputé sur les allées du club de golf Lévis.

Jusque là, rien d'extraordinaire, sauf que pour le puissant cogneur, il s'agissait en quelque sorte d'un retour à la vie, sa dernière victoire remontant au moins à trois ans.

Desjardins a disputé une ronde finale pratiquement sans failles. Il a ajouté un 67 à son 70 de la veille, et son cumulatif de 137 (-7) lui a permis de quitter Lévis avec la bourse principale de 6000$ des 30 000$ à l'enjeu.

Eric Landreville (Belle-Vue) lui a un peu soufflé dans le cou, en terminant avec un seul coup de retard, alors que Daniel Talbot (Country Club Montréal) et Chris Barber (The Landings), prenaient la troisième place, à égalité à 142, un seul coup devant Rémi Bouchard (Le Mirage), le champion en titre. Jérôme Blais (Venise) a joué la normale, en sixième place.

«Au fil des trois dernières années, je ne pensais plus voir la lumière au bout du tunnel. Mon golf va très bien présentement, et cette victoire ne peut qu'amplifier ma confiance», a lancé d'entrée de jeu le nouveau champion.

Puis ce dernier a parlé de son épouse Nathalie, qui lui a permis, en quelque sorte, de sortir de la noirceur.

«Elle et moi avons eu un sérieux «meeting» en début d'année, et elle m'a fait comprendre que mon golf était devenu un vrai travail et que j'avais perdu le goût de jouer pour m'amuser. C'est à partir de ce moment-là que tout a commencé à changer et je la remercie pour m'avoir donné la chance de retrouver cette passion du golf», ajoutait Desjardins.

Puis en analysant la compétition dans son ensemble, ce dernier n'a pas manqué de rappeler combien le parcours du club Lévis était extraordinaire.

«J'ai joué la ronde finale des qualifications de la PGA, en 2004 en Californie, et la qualité des verts n'était pas meilleure que celle que j'ai noté ici.

«Il faut toutefois être prudent sur ce parcours, dont certains trous doivent être exploités très prudemment. D'ailleurs au cours des deux jours de la compétition, je n'ai sorti mon bois un qu'à huit reprises sur le tertre de départ. Pour le reste, je me suis servi des fers 3-4-5 et 6, et je ne pense pas m'être trompé souvent», a conclu Desjardins, en savourant pleinement cette première victoire depuis des lunes.

Meneur à l'issue de la première journée de cette troisième étape du circuit de golf professionnel du Québec, présentée par Appleboost, Stéphane L'Écuyer (Beaconsfield) n'a pu faire mieux qu'un 81, en ronde finale, de sorte que son cumulatif de 148, quatre au-dessus de la normale, lui a procuré finalement le 13e rang.

«Je dois dire que cette ronde finale a très mal commencé, avec trois bogueys consécutifs. En fait, je n'ai pas eu une seule véritable chance d'oiselets, en première demie de parcours, et par la suite, ce fut une histoire de golf de rattrapage, et ce n'était pas tellement évident.

«Il faut dire qu'il y avait longtemps que je n'avais pas vécu l'expérience de jouer dans le dernier groupe, en ronde finale d'un tournoi. Normalement, je conjugue très bien avec la pression et une certaine nervosité qui s'ajoute, mais aujourd'hui, je dois dire que tout ça m'a dérangé un peu. Reste que je suis néanmoins très satisfait de ma première ronde de 67», a noté L'Écuyer, en conservant néanmoins son sourire.