Normalement, les personnes qui se tiennent debout sur le trottoir avec un bras levé en direction des voitures qui approchent hèlent un taxi ou font simplement de l'auto-stop.
À Augusta, les personnes qui se tiennent sur les trottoirs avec un bras en l'air cherchent des billets pour entrer au paradis. Et il n'y a pas de guichets aux portes de l'Augusta National. Tous les billets pour le Tournoi des Maîtres sont vendus avant l'événement. Il faut se soumettre à un tirage pour avoir la chance d'en acheter.
Armés de leurs plus beaux sourires, et (surtout) les poches pleines de fric, des amateurs font donc le trottoir en quête d'un billet ici, d'un autre là. Habituellement massés le long du boulevard Washington, transformé en stationnement en raison des milliers de voitures qui convergent vers l'Augusta National, les fans en quête de billets sont tolérés. De fait, ils ne sont coupables d'aucun crime si - et seulement si - la revente de billets est faite à plus de 2700 pieds du périmètre ceinturant l'immense propriété de l'Augusta National.
Mais le bureau du shérif du comté de Richmond fait face cette année à un débordement dangereux. Pour faire faux bond aux amateurs massés le long de la «Main», des fans plus courageux, et surtout beaucoup plus fous, ont pris d'assaut l'autoroute 20, qui traverse Augusta d'est en ouest. «C'est la première fois que nous sommes appelés à intervenir sur l'autoroute. Ça ne veut pas dire que ce n'est jamais arrivé avant. Mais nous avons répondu à plusieurs appels d'automobilistes surpris par des scalpers le long de l'autoroute. Ce n'est pas illégal de revendre des billets, mais disons que ça devient une question de sécurité publique de brasser des affaires le long d'une autoroute», a indiqué le capitaine Scott Gay, cité hier dans le quotidien Augusta Chronicle.
Plus d'une trentaine de revendeurs ont été appréhendés par des officiers en civil l'an dernier, parce qu'ils vendaient et réclamaient des billets trop près du lieu du tournoi. Deux seulement ont été accusés en vertu de la loi régissant la vente de billets. Les autres ont été accusés d'entrave à la paix publique...