Le Sud-Africain Ernie Els a réussi un double retour, sur l'Australien Adam Scott dans les tout derniers trous et au premier plan du golf mondial, pour remporter l'Omnium britannique dix ans après son dernier succès dans un tournoi du Grand Chelem, dimanche à Lytham.

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Distancé de six coups en début de journée, et encore de quatre à autant de trous de la fin, le golfeur de 42 ans a mis la pression sur son adversaire, de dix ans son cadet, en réussissant quatre oiselets lors des neuf derniers trous pour terminer en 68, soit deux sous le par.

L'Australien s'est totalement effondré et a fini par quatre bogueys.

La victoire s'est jouée sur deux roulés sur le dernier vert. Els y a d'abord signé un oiselet qui allait s'avérer décisif grâce à un roulé d'environ cinq mètres. Quelques minutes plus tard, Scott a définitivement craqué en manquant le sien pourtant plus court, pour la normale, de quelques centimètres.

Le joueur d'Adélaïde avait ainsi gâché un tournoi jusque-là exemplaire, durant lequel il avait occupé la tête pendant 54 trous sur 72. Personne n'aurait imaginé qu'il puisse laisser filer la victoire après son oiselet au trou no 14 qui lui donnait une marge de quatre coups.

«Le no 16 m'a fait très mal», a déclaré le battu, qui y a concédé un boguey pour avoir manqué un roulé très court, d'à peine un mètre.

Encore en lice pour la victoire après trois journées, Tiger Woods n'a jamais été menaçant. En quête d'un quinzième titre du Grand Chelem, l'Américain a dû se contenter de la troisième place à quatre coups avec une dernière carte de 73, à égalité avec son compatriote Brandt Snedeker (74).

Woods devra attendre

Ernie Els, joueur majeur jusqu'au début des années 2000, vainqueur de l'Omnium des États-Unis en 1994 et en 1997 et de l'Omnium britannique en 2002, avait disparu du devant de la scène ces dernières années et n'avait même pas franchi la coupure des deux dernières éditions de l'Omnium britannique.

Dimanche, il s'est beaucoup mieux adapté aux conditions de jeu beaucoup plus difficiles que les jours précédents à cause du vent fort qui s'était mis à souffler sur la côte ouest de l'Angleterre.

Il a su éviter les fosses aux parois abruptes dans lesquels se sont précipités ses adversaires, en particulier Woods, auteur d'un triple boguey fatal - un première pour lui dans un Majeur depuis 2003 - au septième trou.

L'Américain, sans titre du Grand Chelem depuis quatre ans, devra attendre pour se rapprocher du record de Jack Nicklaus (18) et le golf pour se trouver un nouveau patron. Les seize derniers tournois majeurs ont en effet été gagnés par seize joueurs différents.

«Beaucoup de gens pensaient que je n'arriverais plus à en gagner un autre. Mais j'ai commencé à y croire de nouveau cette année», a expliqué Els, qui avait disputé 36 tournois du Grand Chelem sans en gagner un seul depuis son dernier succès à l'Omnium britannique il y a dix ans, sur le parcours de Muirfield.