En vertu de sa plus grande maturité, Lee Westwood estime qu'il a désormais la patience qu'il faut pour mater un parcours aussi «mentalement frustrant» que celui du Royal St. George's et pour décrocher son premier titre majeur à l'occasion de l'Omnium britannique.

Westwood a des souvenirs aigre-doux du parcours de style «links» situé dans le sud-est de l'Angleterre. Il l'a emporté à cet endroit à titre de golfeur amateur en 1992, mais il a ajouté neuf coups à la normale et a été éliminé à mi-tournoi la dernière fois que son tournoi national a été disputé à Sandwich, en 2003.

Cette fois-là, il était classé 266e au monde et sa carrière semblait décliner. Les choses ont bien changé depuis puisque l'Anglais, qui occupe le deuxième rang mondial, est considéré comme l'un des favoris pour l'emporter.

Westwood se dit confiant d'avoir les atouts nécessaires pour dominer un parcours qui mettra à l'épreuve les nerfs de meilleurs joueurs au monde à cause de ses allées ondulantes et des vents potentiellement sournois.

«Je crois qu'ici plus qu'ailleurs dans la rotation des omniums, il y a quelques allées qui peuvent se retourner contre toi, a noté Westwood. Va venir un moment dans la semaine où tu devras faire preuve de patience - elle sera mise à l'épreuve. Mais j'en ai des tonnes.

«C'est mentalement frustrant. Je crois que c'est pour cela que les gens aiment ou détestent. J'aime le parcours... Il te force à réfléchir constamment et à t'adapter à la situation.»

Le déclin de Tiger Woods depuis deux ans a fait en sorte que la chasse est désormais ouverte en ce qui concerne le premier rang mondial. Et Westwood en a pleinement profité.

Il a mis fin au règne de Woods en octobre et il a occupé le premier rang lors des 22 semaines suivantes. Il l'a ensuite perdu au mois de mai aux dépens de son compatriote Luke Donald.

Compte tenu de sa bonne forme en 2011 et qu'un Woods blessé ratera un autre tournoi cette semaine, Westwood jouit d'une excellente occasion pour mettre fin à sa léthargie dans les tournois du Grand Chelem. Sauf qu'il a encore tendance à rater la coche lorsque ça compte le plus, surtout à l'Omnium britannique, là où il a terminé quatrième en 2004, troisième en 2009 et deuxième l'an dernier, derrière le Sud-Africain Louis Oosthuizen.

«Je vais simplement me présenter sur le terrain et faire de mon mieux, a-t-il dit. En espérant qu'il s'agisse d'une progression mathématique - troisième, deuxième... évidemment j'espère la première place. Mais on verra.»

Même s'il a 38 ans, Westwood ne croit pas que ses jours sont comptés en ce qui concerne ses chances de devenir le champion d'un tournoi majeur.

«Les gens auraient dit que j'allais atteindre mon apogée il y a 10 ans et ensuite, j'ai glissé jusqu'au 270e rang dans le monde... Alors à quoi bon essayer de deviner si je suis à mon apogée ou non?», a lancé Westwood, qui a remporté 21 tournois sur le circuit européen.

«Je ne crois pas tellement qu'il s'agisse d'une affaire d'âge, non plus. Il y a tellement de golfeurs qui jouent bien du début jusqu'au milieu de la quarantaine qu'il ne sert à rien d'y accorder trop d'attention. Tout dépend de ta forme physique et à quel point tu es mentalement affamé.»