Ils étaient déjà plusieurs centaines, hier, à observer Fred Couples au champ de pratique et sur le terrain du club Le Fontainebleau. Ils seront sûrement des milliers ce week-end pour suivre le populaire joueur de 50 ans.

Couples est la grande vedette du Championnat de Montréal et c'est d'autant plus vrai qu'il est très attaché au Canada - il y a joué une vingtaine de tournois - et au... Canadien de Montréal.

«J'ai grandi à Seattle et j'ai souvent joué en Colombie-Britannique quand j'étais jeune, a raconté le meilleur joueur du Circuit des Champions, hier midi, en conférence de presse. J'ai ensuite toujours aimé jouer à l'Omnium canadien ou dans les Skins game.

«Par ailleurs, je connais Ronald Corey depuis longtemps. À l'époque, il était président du Canadien et il m'avait permis de rencontrer Patrick Roy - qui est devenu un bon ami - et d'autres joueurs.

«Quand Ronald m'a expliqué qu'il était impliqué dans ce tournoi, je me suis tout de suite inscrit. J'apprécie tous les tournois, mais celui-ci est spécial pour moi, à cause de lui, et je ferai toujours un effort particulier pour y participer.»

Couples a été choyé, hier, alors qu'il a disputé le pro-am avec Yvan Cournoyer et Mike Cammalleri, dans le cadre d'un hommage au Canadien. «Pour moi, le golf est vraiment secondaire aujourd'hui. Je connais Mike depuis quelque temps déjà, mais nous n'avions jamais joué ensemble. Et rencontrer Yvan, qui a gagné 10 fois la Coupe Stanley, est un grand bonheur pour moi. Je vais essayer de ne pas trop les déranger avec mes questions sur le hockey...»

Une transition étonnante

Vainqueur de 15 tournois sur le circuit de la PGA, dont le Tournoi des Maîtres en 1992, Couples a amorcé sa carrière senior en force, au début de l'année, avec trois victoires successives et des fiches spectaculaires. «Cela m'a surpris, a-t-il reconnu, hier. Je n'avais plus gagné depuis longtemps et je croyais devoir passer par une période d'ajustement.

«Mais cela n'a pas été aussi facile que ça en a l'air. J'ai d'ailleurs perdu mon premier tournoi, malgré une dernière ronde de 64, quand Tom Watson a réussi deux oiselets sur les derniers trous. Il a ensuite fallu que je joue des 64 et 62, en dernières rondes, pour gagner deux de ces tournois.

«Le niveau de jeu est très relevé et la compétition est vive, a insisté Couples. Je n'ai d'ailleurs pas connu les mêmes succès après une pause de quelques semaines. Actuellement, mon jeu n'est pas vraiment à point. Gagner enfin au Canada me ferait plaisir, évidemment, mais je me contenterais d'une deuxième place...

Ralenti par des maux de dos tout au long de sa carrière, Couples disputera plus de tournois cette saison qu'il ne l'a fait au cours de 25 dernières années. «Je ne joue pas plus de 20 tournois par saison depuis fort longtemps et c'est étonnant de voir que j'en jouerai autant cette année, a-t-il souligné.

«Mais le golf n'a plus la même importance. Tout le monde veut gagner toutes les semaines, c'est certain, mais ce circuit est surtout axé sur les commanditaires et les oeuvres de charité. Pour les joueurs, c'est beaucoup plus amical et j'ai vraiment du plaisir à retrouver des amis que je n'avais plus vus depuis des années.

«C'est curieux, mais même si mes amis sont presque tous des golfeurs, je ne les voyais pratiquement jamais sur le circuit régulier. C'est beaucoup plus agréable sur le Circuit des Champions.»

Plus détendus, les joueurs sont également plus accessibles et même Couples prend un plaisir évident à échanger avec les amateurs.

Voilà au moins un golfeur de premier plan qui mérite sa popularité.

***

Où sont mes bâtons?

Fred Couples a connu une étrange mésaventure, la semaine dernière, quand ses bâtons ont été perdus. «Je les ai fait envoyer à mon domicile après un Skins game en Colombie-Britannique et la compagnie de transport les a égarés, a raconté le joueur, hier matin. Je n'avais jamais fait cela et je ne le referai plus jamais! Heureusement, ils les ont retrouvés mardi et me les ont livrés juste avant mon départ pour Montréal.»