Éviter les accidents. C'est avec cette idée en tête que Danica Patrick, vedette de la série IndyCar, entamera demain sa première course de stock-car sur circuit routier, dans le cadre de la course Nationwide de Montréal.

«J'ai vu les courses précédentes ici. Si vous n'avez pas d'accident, vous allez probablement finir dans le top 5 ou le top 10», a-t-elle analysé en conférence de presse en fin de journée hier, quelques minutes après avoir atterri à Montréal.

Malgré son expérience sur les circuits routiers en monoplace, Danica Patrick sait qu'il sera difficile, en NASCAR, d'éviter les accrochages coûteux. Elle n'a qu'une expérience de 19 départs en NASCAR Nationwide, mais elle adore visiblement le stock-car et le mélange de courage, d'intelligence et de discipline qu'il nécessite.

«Vous ne savez pas combien de fois j'ai rêvé qu'il y ait des ailes recouvrant les roues sur mon IndyCar, lance-t-elle. Cela permet de toucher les autres voitures. J'aime aussi comment la voiture évolue pendant la course, comment les pneus évoluent, et je vais voir cette fin de semaine comment les freins évoluent.»

Vers le NASCAR à temps plein

Pour se préparer à la course de Montréal, Danica Patrick s'est entraînée à Road Atlanta avec le pilote canadien Ron Fellows, spécialiste des circuits routiers. Tout cet apprentissage, la pilote de 29 ans ne le fait pas pour rien. Depuis 2005, elle court à temps plein en Indy, participant à quelques courses de Nationwide ici et là depuis l'an dernier. Mais les rumeurs persistent depuis plusieurs mois sur son transfert à temps plein en NASCAR.

Mercredi, ESPN a annoncé que la pilote et son commanditaire officialiseraient la nouvelle la semaine prochaine. Patrick quitterait l'IndyCar pour se consacrer au Nationwide, dans l'écurie JR Motorsports, pour laquelle elle court d'ailleurs cette fin de semaine. Selon ESPN, elle participera aussi à quelques courses de la série reine du NASCAR (Sprint), avant d'y passer à temps plein en 2013.

«Il n'y a rien de neuf à annoncer, a-t-elle toutefois répété hier. Je peux dire que j'apprécie le NASCAR, j'ai beaucoup de plaisir, mais il n'y a rien comme les sensations que procure une monoplace et j'aime beaucoup l'Indy 500. C'est un choix difficile, étant donné que j'ai consacré sept ans au IndyCar.»

Si Danica Patrick cache son jeu pour l'instant, elle ne cache pas sa préférence pour les pistes ovales. Or, la série Indy ne présente cette saison que 7 de ses 17 courses sur circuit ovale. La série n'arrive pas non plus à attirer les foules comme le fait le NASCAR, à l'exception de l'Indy 500.

«Depuis quelques années, en Indy, nous avons essayé de faire grandir notre base d'amateurs et je pense que nous avons réussi, dit Danica Patrick. Ce qui nous fait le plus mal, par contre, c'est que les courses sont parfois ennuyantes. Sur les circuits routiers, les voitures suivent le meneur, tout simplement, tandis que les courses sur ovale sont super excitantes.»

Dans la série Nationwide de NASCAR, 31 des 34 courses ont lieu sur ovale.

«Une féroce compétitrice»

Montréal reste toutefois une belle occasion pour Danica Patrick de voir comment elle peut se tirer d'affaire sur une piste exigeante comme le circuit Gilles-Villeneuve, qu'elle connaît de l'époque de son passage en série Barber Dodge (2002) et en Formule Atlantique (2003-2004). Jacques Villeneuve, qui était présent à la même conférence de presse hier, croit qu'elle a ce qu'il faut.

«Il y a beaucoup de contacts ici et c'est une longue course, observe Villeneuve, qui en sera à sa quatrième épreuve Nationwide à l'île Notre-Dame. Danica est une féroce compétitrice et une battante, et le pilote qui peut se battre intensément toute la course peut avoir de bons résultats.»

En 19 courses Nationwide, le meilleur résultat de Danica Patrick a été une 4e position, en mars dernier à Las Vegas. En IndyCar, où elle court depuis 2005, elle compte 109 départs et 3 positions de tête. Sa seule victoire a eu lieu à Motegi, au Japon, en avril 2008.

«C'est évident que j'aurais aimé gagner plus souvent, dit-elle. En Indy, c'est très compétitif et il faut un bon bolide. Parfois il est au rendez-vous, d'autres fois pas. Je ne pensais pas que ce serait aussi difficile de retourner à la victoire.»

Nul doute que Danica Patrick sait que le plateau du NASCAR est tout aussi relevé que celui de l'IndyCar. Elle pourra toutefois compter sur un bolide capable de donner quelques coups.