Sebastian Vettel (Red Bull), auteur in extremis de la première position du Grand Prix du Japon de Formule 1 samedi à Suzuka, n'est plus qu'à quelques heures - et une course - d'un deuxième sacre consécutif, dimanche.

L'Allemand, après une saison exceptionnelle marquée par neuf victoires et désormais 12 premières positions en 15 courses, n'a plus qu'un point à inscrire jusqu'à la fin de l'année pour être titré. À l'inverse, Jenson Button, seul pilote à pouvoir l'en empêcher, doit gagner les cinq derniers GP et espérer un zéro pointé de Vettel pour être sacré.

Le Britannique de McLaren est mal parti pour y arriver. Son week-end avait pourtant bien débuté. Trois meilleurs temps en autant de séances d'essais libres, malgré les nombreuses inconnues que recèlent ces sessions, semblaient lui promettre un samedi de feu à Suzuka.

Et de fait, l'impensable est advenu. Red Bull, que le paddock pensait imbattable sur le tracé japonais, fait de courbes rapides où les appuis, le point fort de l'écurie austro-britannique, sont prédominants, a un temps semblé un cran en dessous en qualifications.

Lewis Hamilton, sur la seconde McLaren, a tenu la dragée haute aux autres pilotes durant la Q3, la partie décisive de l'exercice. Mais tous sont repartis à son assaut. Et Vettel, au panache, a remporté la mise avec la plus infime des marges.

Pour 9/1000e de seconde, l'Allemand a placé sa Red Bull devant la McLaren de Jenson Button, dans un final époustouflant.

«Le début de mon tour n'était pas terrible. J'en ai peut-être trop fait. Mais je savais que je pourrais y arriver dans le deuxième partiel. Bien sûr, il fallait encore le réussir. Mais ensuite, ça s'est bien passé. Quand j'ai franchi la ligne, j'ai vu que c'était proche», a raconté le leader.

«Un peu déçu»

«J'ai vu Lewis et Mark (Webber, son coéquipier, 6e samedi) la passer à leur tour. Puis, on m'a dit à la radio que j'avais la première position pour 9/1000e. Je suis heureux. J'ai pris beaucoup de plaisir», a-t-il poursuivi.

À l'inverse, Button l'avait un peu mauvaise. «On est toujours un peu déçu quand c'est tellement serré. Mais je suis déjà content d'avoir une voiture qui répond bien», a remarqué le Britannique.

De là à être plus rapide que celle de Vettel dimanche? «Si on regarde les essais libres, nos temps sur un tour étaient très bons. Mais sur nos longs relais, on était à 1,5 seconde des Red Bull. Ou ils avaient une quantité d'essence différente de la nôtre, ou nous avons de sérieux problèmes», a répondu le champion 2009.

Et d'ajouter: «J'espère qu'ils transportaient moins d'essence que nous. Même si, dans tous les cas, il sera très difficile d'être constant avec ces pneus, surtout avec les plus tendres», à l'usure très rapide. D'où une inconnue quant à la stratégie, avec «trois ou quatre» changements de pneus envisageables, selon Button.

Deux, trois, quatre, cinq... dix passages aux stands semblent pourtant ne rien y pouvoir faire. Vu son niveau et celui de sa machine, qui n'a toujours pas été prise à défaut cette année - permettant à Vettel de terminer toutes les courses dans les points -, l'Allemand semble assuré d'être couronné.

«Si nous avions eu toute la saison la voiture que nous avons maintenant, nous aurions peut-être pu nous battre», a soupiré Hamilton, finalement 3e.

Les pilotes Ferrari, le Brésilien Felipe Massa et l'Espagnol Fernando Alonso, 4e et 5e, mais moins distancés qu'à Singapour, n'auraient pas dit mieux.