Pour Lewis Hamilton, le Grand Prix du Canada ne pouvait survenir à un meilleur moment de la saison. Le pilote anglais adore Montréal et il s'est déjà imposé deux fois dans sa carrière sur le circuit Gilles-Villeneuve.

«Je suis vraiment heureux d'être ici et j'ai hâte de passer à autre chose, a avoué le populaire Hamilton, hier, en conférence de presse. Monaco a été l'un des pires week-ends de ma carrière. Je crois que nous avons tous de bonnes journées au travail et d'autres moins bonnes; pour moi, le Grand Prix de Monaco a été l'une des plus mauvaises.»

Impliqué dans deux accidents qui ont entraîné l'abandon de ses concurrents, Felipe Massa et Pastor Maldonado, pénalisé par un passage dans les puits, Hamilton a vraiment dérapé après la course quand il a laissé entendre, mi-sérieux, que la décision des commissaires avait peut-être été influencée par la couleur de sa peau.

Le président de la FIA, Jean Todt, a immédiatement exigé des explications et Hamilton a dû s'excuser. «Nous sommes soumis à beaucoup de pression et c'est facile de dire les mauvaises choses dans le feu de l'action, a expliqué le pilote de 26 ans. J'ai raté mon départ et j'ai dû attaquer pour tenter de reprendre du terrain sur ce circuit où il est très difficile de dépasser.

«J'ai malheureusement été mêlé à l'abandon de deux pilotes et je me suis excusé directement à chacun d'eux, a poursuivi Hamilton. J'ai appelé Felipe (Massa) et nous avons eu une bonne explication. Je suis aussi désolé pour Pastor (Maldonado), qui faisait une très belle course.

«J'ai eu le temps de réfléchir à la course et à ce que j'ai dit par la suite. J'ai compris que c'était une erreur, que les commissaires avaient pris la bonne décision. Je me suis excusé auprès de Jean (Todt) et de la FIA. Nous avons échangé des lettres et je crois que cette affaire est maintenant derrière moi.

«Les gens qui me connaissent savent que je ne suis pas du genre à sortir volontairement un concurrent ou à critiquer sans raison des officiels. Mes modèles sont des pilotes comme Gilles Villeneuve ou Ayrton Senna, des pilotes reconnus pour leur talent et pour leur droiture. C'est à eux que j'aimerais être comparé un jour.»

Plus près des Red Bull

Ce serait étonnant qu'Hamilton passe un week-end aussi misérable à Montréal. Les McLaren ont en effet toujours bien fait sur le circuit Gilles-Villeneuve et le pilote anglais y est particulièrement à l'aise.

«J'aime penser que nous avons de bonnes chances ici, a concédé Hamilton. Les Red Bull seront toutefois encore favorites. Elles ont bien fait partout jusqu'ici cette saison et, même si elles n'ont jamais gagné ici, elles seront compétitives.

«J'espère toutefois que l'écart qui nous sépare sera moins important ici qu'ailleurs, qu'à Barcelone notamment, où Vettel et Webber étaient vraiment plus rapides.»

Seul pilote à avoir brisé la domination de Sebastian Vettel cette saison - en enlevant le Grand Prix de Chine - toujours deuxième du Championnat du monde, à 58 points de l'Allemand, Hamilton espère profiter du Grand Prix du Canada pour renverser la situation.

«Nous avons progressé régulièrement depuis le début de la saison et la voiture est maintenant très compétitive, autant en qualifications qu'en course, a souligné Hamilton. Mais il faut profiter de toutes les occasions, car nous n'avons aucune marge d'erreur face aux Red Bull.

«Sebastian a pratiquement été parfait depuis le début de la saison, alors que j'ai connu au moins deux mauvaises courses. Il faut s'accrocher, continuer de travailler et espérer que le vent tourne...»