Après trois courses aussi lointaines que passionnantes, la Formule 1 revient en Europe, ou plutôt à ses confins, où une redistribution des cartes est espérée par les écuries à l'occasion du Grand Prix de Turquie, quatrième épreuve du Championnat du monde qui se courra dimanche à Istanbul.

Australie, Malaisie et Chine ont dessiné une tendance, lourde, pour le début de saison. Red Bull et Sebastian Vettel, qui a signé les trois premières «pole position» et deux victoires, ainsi qu'une deuxième place à Shanghai, seront extrêmement difficiles à déloger.

Le champion en titre et leader du général, paraît imbattable. Ses concurrents le reconnaissent tous, même si c'est aussi une manière de lui mettre la pression: l'Allemand, vu son niveau et celui de sa machine, reste la référence, la cible à viser. Voire, avec un peu de chance, à dépasser.

Lewis Hamilton l'a démontré en Chine; avec une bonne stratégie, le binôme Vettel-Red Bull peut être défait. Un choix de pneus opportun au meilleur moment est pour cela obligatoire. McLaren, qui semble appréhender mieux que quiconque les nouvelles gommes Pirelli, dispose en ce sens d'un avantage.

D'autant que le circuit d'Istanbul, avec son légendaire virage 8, l'un des plus longs et durs de la saison, où les pilotes encaissent entre 3 et 4 G (mesure de gravité, NLDR) pendant quatre secondes, risque d'être particulièrement gourmand en pneumatiques.

Créativité

Les 12 écuries de F1 entrent dans ce sens dans l'inconnu. Les averses, probables vendredi et possibles dimanche, compliquent encore la donne. Aucune qualification et aucun GP ne s'est pour l'instant tenu sur piste mouillée. Les gommes pluie n'ont jamais été testées en conditions intensives.

Autre facteur générateur de spectacle, les nouvelles pièces dont sont dotées les monoplaces. Plus de deux semaines de pause ont permis aux structures d'améliorer conséquemment leurs voitures. Une évolution de la hiérarchie est en ce sens envisageable.

Ferrari, qui a reconnu un manque de créativité certain sur son début de saison, est particulièrement attendu. Ni Fernando Alonso ni Felipe Massa, qui a, selon ses propres dires, réalisé en Chine (sixième) sa meilleure course en deux ans, ne sont encore montés sur le podium.

Mercedes, après avoir enfin roulé à son niveau à Shanghai (Nico Rosberg a fini cinquième en Chine, après avoir un temps mené le GP), et Lotus Renault, sur une tendance très positive en ce début de saison, avec les deux podiums de sa paire Vitaly Petrov-Nick Heidfeld, peuvent aussi créer la surprise.

La lutte promet enfin d'être âpre en milieu de grille. Sauber, Williams, dont le directeur technique, Sam Michael, partira en fin de saison, Force India et Toro Rosso se tiennent en quelques dixièmes à peine. Team Lotus, en grands progrès pourrait même se glisser entre ces équipes.