Le légendaire pilote Terry Labonte, auteur de 22 victoires en Coupe Nextel, était de passage à Montréal afin de tester le circuit en prévision du NAPA Pièces d'auto 200, la course de la Série Busch qui aura lieu dans l'île Notre-Dame le 4 août.

Le légendaire pilote Terry Labonte, auteur de 22 victoires en Coupe Nextel, était de passage à Montréal afin de tester le circuit en prévision du NAPA Pièces d'auto 200, la course de la Série Busch qui aura lieu dans l'île Notre-Dame le 4 août.

Labonte a complété 21 tours au volant d'une Chevrolet Monte-Carlo de l'équipe Richard Childress Racing, pour un total de 57 milles (91 kilomètres). Il a bouclé son tour le plus rapide en 1:49.86.

Ça le laisse évidemment à des années-lumière des F1. Fernando Alonso a signé le meilleur temps lors du Grand Prix de dimanche: 1:16.367. La performance de Labonte est 33 secondes et des poussières plus lente que le chrono du pilote espagnol. Aussi bien dire une éternité.

Mais l'intérêt du NASCAR est ailleurs. Car si regarder tourner Labonte seul en piste était à peu près aussi excitant (quoique pas mal plus bruyant) que regarder de la peinture sécher, il en ira autrement quand 43 mastodontes de 3200 livres plongeront dans le S de Senna au départ de l'épreuve, dans moins de deux mois.

«Ce sera probablement le passage le plus délicat», a convenu Labonte au terme de sa journée de travail. Ce qui est une façon polie de dire: attendez-vous à de la casse.

Le pilote de 50 ans s'est dit «vraiment impressionné» par la piste, qu'il a parcourue une dizaine de fois à bord d'une voiture de location avant de monter dans son bolide. «Il y aura des occasions de dépassement, notamment dans l'épingle et au bout de la longue ligne droite qui mène à l'allée des puits (juste avant le fameux «mur du Québec»). Ça risque d'être assez spectaculaire.»

La course de Montréal est l'une des trois disputées sur un circuit routier, sur les 35 que compte la Série Busch. Les deux autres sont celles de Mexico et de Watkins Glen. «Je pense que les voitures vont bien s'adapter à la piste. Elle est assez étroite, mais pas trop», a commenté Labonte.

Le circuit Gilles-Villeneuve, avec son mélange de longues lignes droites et de virages lents, est reconnu comme l'un des plus exigeants pour les freins en F1. Ça n'inquiète pas Labonte. «Tu peux abuser de tes freins sur n'importe quel circuit et tu dois connaître leurs limites. Mais nous n'avons pas eu de problème ici et nous n'avons pas besoin d'utiliser notre système de refroidissement à pleine capacité.»

Les résultats des essais d'hier seront transmis à l'ensemble des équipes de la Série Busch, afin qu'elles puissent se préparer convenablement au premier passage en terre montréalaise d'une épreuve de NASCAR. «C'est une question de coûts. Ça n'aurait pas de sens que toutes les équipes viennent faire des essais. Moi, je ne ferai pas la course, alors je peux colliger l'information pour tout le monde.»

Labonte, dont les grands-parents sont nés au Québec avant de déménager dans le Maine, a pris sa retraite de la Nextel Cup l'an dernier. Mais il va bientôt y revenir. L'équipe du pilote-propriétaire Michael Waltrip a annoncé hier que Labonte, qui a remporté le championnat en 1982 et en 1994, remplacerait Waltrip lors des épreuves sur circuit routier d'Infineon Raceway et de Watkins Glen.

Le directeur général du NAPA 200, Martin Spalding, n'a pas voulu dévoiler le nombre de billets déjà vendus. L'intérêt du public serait toutefois suffisamment grand pour que l'organisation songe à ajouter des gradins près de la ligne d'arrivée, en face des stands. Ceux-ci seront étendus jusqu'au virage numéro deux afin d'accueillir l'ensemble du peloton, deux fois plus gros qu'en F1.

Labonte a fait rire tout le monde en soulignant à plusieurs reprises à quel point la piste était impeccable - un discours qui tranchait avec celui des pilotes de F1, qui se sont plaints en choeur du manque d'adhérence du revêtement au cours du week-end. «Ils devraient venir faire un tour sur certaines pistes où on court», a-t-il lancé en roulant les yeux.