Marcel Aubut a présenté ses excuses «sans réserve» à toutes les personnes affectées par les comportements qui lui sont reprochés, vendredi midi. L'avocat de 67 ans a demandé pardon pour ses gestes, dont il assume «l'entière responsabilité». Il a annoncé qu'il quittait son cabinet pour se livrer à une «introspection» avec l'aide des «meilleurs experts».

Manifestement ébranlé par la crise, Aubut a fait une première déclaration publique depuis que des allégations de harcèlement sexuel ont mené à sa démission de la présidence du Comité olympique canadien (COC), samedi.

«À toutes ces personnes, et à toutes les autres qui ont été outrées par ce qu'elles ont lu ou entendu au cours des derniers jours, c'est du fond du coeur, avec toute la sincérité dont je suis capable, que j'offre mes excuses sans réserve», a-t-il dit d'un ton contrit dans une salle d'un hôtel du centre-ville de Montréal.

M. Aubut a lu une déclaration d'un peu plus de six minutes et n'a accepté aucune question des journalistes.

«J'ai énormément de peine, a-t-il dit. Je regrette infiniment d'avoir blessé autant de personnes qui ne le méritaient pas. J'espère qu'un jour, ces personnes sauront me pardonner.»

Il a affirmé ne jamais avoir eu conscience du caractère déplacé de ses comportements envers les femmes. «En 45 ans de vie professionnelle, j'ai toujours vécu à 200 km/h, et ce, sans arrêt. Jamais je ne me suis posé de questions sur mon comportement en société. Il a fallu qu'une crise comme celle que je traverse et que je fais traverser à mes proches me force à un temps d'arrêt et de réflexion profonde. Aujourd'hui, le réveil est brutal.»

M. Aubut s'est montré particulièrement émotif en s'adressant à ses proches. «Je tiens surtout à remercier ma famille, particulièrement mon épouse et mes trois filles, qui ont su me réconforter et me convaincre que l'amour qui nous unit est tout simplement indestructible.» Après une pause de quelques secondes, il a ajouté: «Je tiens aussi à remercier tous ceux qui, au sein de la grande famille olympique, m'ont épaulé dans la mission que je m'étais donnée de rehausser le rayonnement de nos athlètes olympiques, qui d'ailleurs demeureront toujours mes héros.»

Jeudi soir, M. Aubut a annoncé à ses associés qu'il quittait la firme BCF. Il veut prendre un «temps d'arrêt» pour poursuivre «une véritable introspection» avec l'aide des «meilleurs experts».

Il a l'intention de reprendre ensuite sa vie professionnelle. «Je devrai le faire avec la détermination et l'énergie que l'on me connaît, en me rappelant que la société a changé et qu'elle exige le plus grand respect entre les individus, plus spécifiquement entre les hommes et les femmes.»

«J'assume l'entière responsabilité de mes gestes et je n'ai personne d'autre à blâmer que moi-même, a conclu M. Aubut, s'engageant «à tout faire pour devenir une meilleure personne».