Romain Bardet (AG2R La Mondiale) a remporté magistralement la 18e étape du Tour de France, jeudi, à Saint-Jean-de-Maurienne, la deuxième victoire d'un coureur français depuis le départ.

Le Britannique Chris Froome (Sky), qui n'a jamais été en difficulté, a préservé son maillot jaune à trois jours de l'arrivée à Paris.

Bardet (24 ans), l'un des très grands espoirs du cyclisme français, a attaqué de loin, à 41 kilomètres de l'arrivée, pour enlever son premier succès dans le Tour.

Sur la ligne, l'Auvergnat a précédé de 33 secondes un autre coureur français, Pierre Rolland, et de 59 secondes un petit groupe réglé par le Colombien Winner Anacona.

Cette étape de 186,5 kilomètres, qui comportait sept ascensions, a été animée dès le départ par une échappée-fleuve de 29 coureurs, parmi lesquels l'Espagnol Purito Rodriguez, intéressé par les points du classement de la montagne, et le Français Thibaut Pinot.

Ce groupe, qui a compté jusqu'à plus de cinq minutes d'avance, a abordé le Glandon, seul col hors catégorie du jour, avec à peine plus de deux minutes, après la poursuite menée par les équipes intéressées à garder les accessits au classement (Giant, Trek).

Bardet s'est dégagé avant le sommet du col pour basculer en tête, à moins de 40 kilomètres de l'arrivée, et creuser l'écart, au prix d'un beau numéro de spécialiste, dans la longue descente vers la vallée de la Maurienne.

Dans les spectaculaires lacets de Montvernier, une nouveauté du parcours 2015, le Français a résisté (45 secondes aux 10 km) pour s'adjuger la deuxième victoire française depuis le départ après celle de son coéquipier Alexis Vuillermoz à Mûr-de-Bretagne (8e étape).

Après cette étape ensoleillée, Bardet est remonté à la dixième place du classement général.

Dès sa première participation, le natif de Brioude (Haute-Loire) s'était signalé en 2013, en prenant la 15e place. L'année passée, le Français s'était classé sixième.

À la peine dans les deux premières étapes pyrénéennes, Bardet a revu ses objectifs. Mais il est passé à deux reprises à côté de la victoire d'étape qu'il a frôlée de très près samedi à Mende.

Victime d'une fringale mercredi dans la première journée alpestre, il s'est magistralement repris.

«Une étape de folie!», s'est exclamé le vainqueur du jour. «C'est parti dès le départ, j'ai eu beaucoup de chance d'avoir mon ami Christophe Riblon dans l'échappée avec aussi Jan Bakelants. Je savais qu'avec mes talents de descendeur, je pouvais faire l'écart (dans le Glandon). Je n'en reviens pas. C'est tellement difficile de gagner une étape!»