Hugo Houle est récompensé pour son excellent début de saison. Le cycliste de Sainte-Perpétue prendra part au Tour d'Italie, qui partira le 9 mai de San Lorenzo di Mare.

Son équipe AG2R La Mondiale lui a confirmé sa sélection pour son premier grand tour, la semaine dernière. À moins d'un changement, il deviendra le deuxième Québécois à s'élancer sur le Giro après Dominique Rollin, qui l'a couru en 2012 et 2013.

«C'est confirmé, je vais bel et bien le faire, mais tant que je ne serai pas sur la ligne de départ, rien n'est acquis», a prudemment commenté Houle, joint hier en Belgique. Il participe aujourd'hui à Dwars door Vlaanderen (À travers la Flandre), qui lance les classiques belges.

Depuis son arrivée dans la formation française, en 2013, Houle exprime son désir de courir un premier grand tour. Inscrit sur la liste préliminaire pour le Tour d'Italie en décembre, l'athlète de 24 ans a su impressionner ses patrons depuis le début de l'année.

Le vice-champion canadien a frappé fort dès janvier avec une troisième place- surprise au contre-la-montre du Tour de San Luis, en Argentine, à quelques secondes de la victoire. Il a ensuite été l'AG2R le plus en vue lors des premières classiques belges (21e à la Het Nieuwsblad).

«C'est une belle marque de confiance de l'équipe, je suis très content. Par contre, je ne cacherai pas que j'aurais été très déçu si je n'avais pas pris part au Giro cette année», a confié Houle, qui a devancé sa préparation afin d'être au sommet de sa forme dès le printemps.

Deux leaders

Révélation du dernier Tour de France, la formation AG2R se présentera en Italie avec deux leaders de calibre, l'Italien Domenico Pozzovivo (5e en 2014) et le Colombien Carlos Betancur. À sa troisième saison sur le circuit World Tour, Houle sent qu'il aura les outils pour les appuyer.

«À 24 ans, ça tombe juste à point pour moi, a-t-il assuré. Je ne suis pas inquiet. Je suis prêt pour ce genre de course. Je vais être performant. Après, ça m'apportera beaucoup de maturité comme coureur. J'ai hâte de voir quel impact auront 21 jours de course sur ma forme.»

Après une dernière saison qui l'a laissé sur son appétit et un contrat qui arrive à échéance à la fin de l'année, Houle s'était mis une certaine pression sur les épaules. Une période d'apprentissage était inévitable, mais il avait une grosse envie de renouer avec ses succès de 2012, où il avait pris le quatrième rang aux Mondiaux espoirs.

«Je sentais que je pouvais faire mieux. Je suis un compétitif. Je ne suis pas là pour finir 100e. Je veux me dépasser chaque fois. Je n'ai pas senti que j'avais progressé tant que ça. Là, j'ai progressé.»

Mieux outillé

Il a d'ailleurs souri en se revoyant à l'arraché en queue de peloton à son premier À travers la Flandre, sous les couleurs de SpiderTech en 2011. Plus puissant, mieux outillé, il a changé de statut. Sans être un prétendant, il s'attend à être devant dans les moments cruciaux en Flandre, au Grand Prix E3 Harelbeke (vendredi) et sur Gand-Wevelgem (dimanche). «Dans les classiques, la vraie course commence après 130 kilomètres, a-t-il souligné. Maintenant, je suis comme frais et dispos rendu là. Prêt à commencer la guerre.»

La barbe ornant son visage traduit bien cette attitude guerrière. Elle lui a d'ailleurs valu le sobriquet de «bûcheron canadien» dont l'a affublé l'annonceur Daniel Mangeas, célèbre ex-voix du Tour de France. «C'est comme une barbe des séries, mais pour les classiques. Ça me rend plus intimidant dans le peloton», a rigolé Houle. Même s'il n'entend plus à rire.

Un nouveau leader

Le nouveau venu Johan Vansummeren sera le leader d'AG2R sur les classiques. Gagnant de Paris-Roubaix en 2011, le Belge de 34 ans connaît tous les trucs du métier. Hugo Houle a les oreilles grandes ouvertes. «Avec tout ce qu'il peut me transmettre, c'est une expérience très enrichissante pour l'avenir», s'est enthousiasmé le Québécois, qui sera «probablement le dernier homme pour Vansummeren dans le final» cette semaine.

Rollin et Duchesne

Deux autres cyclistes québécois seront en action dans les classiques flandriennes. Hugo Houle a croisé Dominique Rollin à son arrivée à l'hôtel, mercredi dernier, à Gand. Le coureur de Cofidis était aligné dimanche sur Milan-San Remo, où il n'a pas terminé. Sixième mais esseulé dans les derniers kilomètres, son leader Nacer Bouhanni (6e) a exprimé son impatience après la course. Gand-Wevelgem, dimanche prochain, sera une occasion pour se reprendre. Après Paris-Nice, il y a 10 jours, Antoine Duchesne (Europcar), coloc d'Houle à Avignon, testera sa forme sur À travers la Flandre et à Harelbeke.

Quelques résultats d'Hugo Houle en 2015

> 11e, classique Loire Atlantique

> 11e, Trois jours de Flandre-Occidentale

> 27e, Kuurne-Bruxelles-Kuurne

> 21e, Omloop Het Nieuwsblad

> 3e, du CLM du Tour de San Luis (Argentine), derrière Adriano Malori et Michal Kwiatkowski, gagnants ensuite des prologues de Tirreno-Adriatico et Paris-Nice.