Après plusieurs mois d'âpres négociations, l'Union cycliste internationale (UCI) et l'Agence française de lutte contre le dopage ont trouvé un accord, conforme aux exigences de l'AFLD, pour l'organisation des contrôles antidopage sur le prochain Tour de France, le 100e de l'histoire.

«Dans notre esprit, c'est le cyclisme qui doit être gagnant», a sobrement commenté le président de l'AFLD Bruno Genevois, interrogé par téléphone par l'AFP.

En substance, c'est cependant bien l'UCI qui s'est finalement ralliée à l'ensemble des conditions fixées par l'AFLD avant d'accepter d'organiser des contrôles sur le Tour et sur l'ensemble des courses cyclistes disputées en France sous l'égide de l'UCI.

En vertu de cet accord, qui met fin à plusieurs mois de tension, l'AFLD va donc bénéficier de la totale collaboration de l'UCI, qui pourra aussi procéder à ses propres contrôles à travers sa Fondation Antidopage du Cyclisme (CADF).

«Nous sommes tombés d'accord sur l'intensification des contrôles en amont des compétitions, ce qui signifie que l'UCI va nous transmettre toutes les informations relatives à la localisation des coureurs pour que nous puissions intervenir par exemple durant les reconnaissances des étapes», explique M. Genevois.

L'an passé, l'UCI avait fourni ces éléments trop tard pour que l'AFLD puisse procéder à des contrôles efficaces durant ces stages.

«L'UCI a également réussi à surmonter des difficultés juridiques concernant les profils biologiques des coureurs, et va donc pouvoir nous transmettre toutes les informations relatives aux passeports biologiques», se félicite le président de l'AFLD.

Enfin, pendant les compétitions - à commencer par le Dauphiné Libéré (2-9 juin) puis le Tour (29 juin-21 juillet) - l'AFLD disposera de «plus de souplesse» afin d'effectuer des contrôles véritablement inopinés et mieux ciblés.

Front uni français

Cet accord a pu voir le jour grâce au front uni présenté par l'AFLD, le ministère français des Sports et Amaury Sport Organisation (ASO, organisateur du Tour de France).

Le 29 janvier, la ministre des Sports Valérie Fourneyron avait ainsi adressé à M. Genevois une lettre sans équivoque.

«Je ne peux que vous soutenir dans la position de fermeté que vous avez retenue pour exiger des conditions qui permettront à l'Agence de disposer d'une maîtrise suffisante des opérations de contrôle», avait-elle écrit.

Depuis cette lettre, plusieurs réunions de travail ont rassemblé le ministère, l'UCI, l'AFLD, ASO et la Fédération française de cyclisme (FFC), ouvrant la voie à un accord.

Lundi, la ministre s'est donc logiquement réjouie de sa concrétisation.

«Il constitue une excellente nouvelle pour le sport et une excellente nouvelle pour le Tour de France. Il marque le premier progrès tangible dans la lutte contre le dopage dans le cyclisme depuis que l'affaire Armstrong a éclaté», note la ministre qui deviendra la représentante de l'Europe au sein du comité exécutif de l'Agence mondiale antidopage (AMA) à partir du 11 mai.

Séparément de l'AFLD, l'UCI a également communiqué sur l'accord trouvé, annonçant «la poursuite de (son) partenariat avec l'AFLD pour pratiquer des contrôles sur les principales courses en France en 2013».

«L'UCI est déterminée à garantir que le cyclisme est un sport propre», a commenté le président de l'UCI Pat McQuaid. «Ensemble, nous allons faire en sorte que les jeunes coureurs actuels n'aient pas leur image ternie par des problèmes qui se sont déroulés il y a plusieurs années.»