Le Belge Eddy Merckx s'est dit «très surpris et dégoûté» par la décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) de suspendre deux ans l'Espagnol Alberto Contador pour son contrôle antidopage positif du Tour de France 2010, a-t-il déclaré à l'AFP lundi à Doha.

«C'est une nouvelle fois le cyclisme qui trinque. Je suis dégoûté. C'est une punition excessive. C'est mauvais pour tout le monde. Pour la réputation du cyclisme. Pour les commanditaires», a-t-il regretté.

«C'est comme si quelqu'un voulait tuer le cyclisme. Ils ont mis deux ans pour prendre cette sanction. C'est ça qui ne va pas», a ajouté Merckx.

L'affaire a pris naissance le 21 juillet 2010 lorsque Contador, alors maillot jaune du Tour de France, a subi un contrôle antidopage qui s'est révélé positif à cause de traces infinitésimales (50 picogrammes) de clenbutérol, un produit illicite.

«Je ne suis pas un expert, ni médecin. Mais j'attends vraiment les explications de ces experts. Il n'y a qu'en cyclisme que l'on cherche à détecter des quantités infinitésimales (de produits interdits, ndlr), des 0,000000.... J'aimerais que l'on fasse la même chose dans les autres sports», s'est encore plaint Merckx qui organise en ce moment le Tour du Qatar.

«S'il y avait eu des éléments probants clairs pour prouver le dopage de Contador, il aurait été suspendu de suite. On n'aurait pas attendu deux ans», a encore dit l'ancien quintuple vainqueur du Tour qui a toutefois estimé que «la stratégie de défense de Contador (n'avait) pas été bonne».

Le coureur espagnol avait plaidé une contamination alimentaire pour expliquer la présence des traces de clenbutérol dans ses analyses.

Il avait été acquitté en première instance par sa fédération, en février 2011. Il avait pu ainsi courir normalement durant la saison passée et gagner notamment le Giro avant d'échouer dans le Tour de France (5e).

«L'an passé, Contador a gagné le Giro en ayant subi des contrôles tous les jours. Et on n'a rien trouvé», a conclu Merckx.