D'aujourd'hui à dimanche, le Saguenay accueille les meilleurs cyclistes de moins de 23 ans pour la quatrième présentation de la Coupe des nations. En dépit de l'absence de Guillaume Boivin, médaillé de bronze de la catégorie aux derniers Mondiaux, la sélection canadienne s'annonce forte. «Un grand cru», dit Vincent Jourdain, directeur sportif de la formation. David Boily, un enfant du pays, en sera l'un des leaders.

Le cycliste David Boily a réalisé l'un des beaux exploits de la saison en arrachant le maillot de meilleur grimpeur au Tour de Sardaigne. L'accomplissement a eu peu de retentissement ici. Probablement parce qu'il a été réalisé en février, en plein milieu de l'hiver.

Boily garde un souvenir impérissable de ces cols «à perte de vue», dont le plus long s'étirait sur 35 kilomètres. «Personnellement, je n'avais jamais fait un tour avec autant de montagnes, ni couru contre d'aussi gros noms», raconte le jeune homme de 21 ans, qui s'est mesuré aux Sagan, Scarponi, Cunego, Garzelli et cie. «Ça a été une excellente expérience. En plus, il y a eu ce maillot, inattendu. Ça rend ce tour encore plus beau.»

Ça l'a également aidé à passer à travers les moments parfois pénibles qui ont suivi. Comme quelques-uns de ses coéquipiers chez SpiderTech, il est sorti du Tour de Sardaigne avec une bactérie qui a touché son système respiratoire pendant trois semaines.

Boily a rebondi en avril avec une excellente sortie au Tour des Flandres-Espoirs (20e), où il a passé une bonne partie de la journée en tête. Une semaine plus tard, il a cependant frappé une voiture errante lors d'une course aux Pays-Bas. Il a néanmoins terminé l'épreuve... avant de tomber malade le soir même à l'hôtel.

Il a d'abord cru à une indigestion. Il combattait plutôt une autre bactérie qui lui a fait perdre 10 livres en trois jours. Déjà qu'il est mince comme un fil...

«Je pesais autour de 120 livres, lance Boily. Ce n'était pas chic-chic. C'est revenu à la normale depuis.»

Sa hanche gauche l'a fait souffrir

À l'arrêt pendant 10 jours à son retour au pays, Boily a eu une autre mauvaise surprise quand il est remonté en selle: sa hanche gauche le faisait souffrir, séquelle de son accident aux Pays-Bas. L'athlète de Québec a raté deux autres semaines d'entraînement.

Heureusement, la guérison a été plus rapide que prévu. Boily s'est fait dire que son passé de patineur artistique y a grandement contribué: «Je suis très flexible des hanches et du bassin. Ça a facilité le travail en physiothérapie.»

Boily a repris l'entraînement plus intense depuis une dizaine de jours. S'estimant rétabli à «80%», il aborde la Coupe des nations «sans aucune attente».Dix-neuvième l'an dernier, il avait obtenu le maillot de meilleur grimpeur.

«Je ferai mon travail de coéquipier, et si ma forme est meilleure, j'espère réaliser de bonnes performances. On verra au jour le jour», a dit le natif d'Alma, qui sera au centre de l'attention cette semaine au Saguenay.

S'améliorer en courant

Directeur sportif de l'équipe canadienne, Vincent Jourdain se croise les doigts. «La chose la plus merveilleuse avec David est qu'il s'améliore en courant, souligne-t-il. Il ne sera peut-être pas au mieux pour la première étape, mais il sera meilleur au cours des étapes suivantes. Avec Hugo Houle, il sera l'un de nos leaders sur la route.»

La Coupe des nations Ville Saguenay, qui accueillera près de 80 coureurs en provenance de 20 pays, est la cinquième d'un circuit de six épreuves réservées aux meilleurs coureurs de moins de 23 ans. Les cinq autres courses, dont le prestigieux Tour de l'Avenir, se déroulent en Europe. La France, l'Italie et la Belgique occupent les trois premières positions au classement. Le Canada a été blanchi, ce que Jourdain attribue à une série de malchances. Le directeur espère que le vent tournera au Saguenay.