Obnubilé par le maillot de leader de la Vuelta, qui ne cessait de lui résister, l'Espagnol Joaquin Rodriguez (Katusha) a fini par revêtir la précieuse tunique rouge, mardi, à l'issue de la 10e étape.

L'étape, longue de 175,7 km entre Tarragone et Vilanova y la Geltru, a été remportée par son compatriote Imanol Erviti (Caisse d'Épargne), vainqueur en solitaire après avoir faussé compagnie à ses compagnons d'échappée.

Joaquin Rodriguez a délogé un autre Espagnol, Igor Anton, de la première place du classement général, après avoir empoché deux secondes de bonification dans un sprint intermédiaire.

Il avait réussi la même chose lors de la huitième étape mais le sprint intermédiaire avait été annulé en raison d'une chute massive. Déçu, en colère même, Rodriguez avait dû regarder Igor Anton se parer de rouge.

«L'équipe a très bien travaillé et nous y sommes finalement arrivés», a souligné mardi le coureur de Katusha, dont les efforts individuels ont aussi fini par payer.

«Tous mes équipiers le méritaient. Pour nous, il était très important de prendre le maillot et nous essaierons d'aller (avec) jusqu'à Madrid», a ajouté Rodriguez, soulignant que dès mercredi, pour la première étape de très haute montagne, «il ne (serait) pas facile de contrôler» la course.

«Le vrai début»

Au classement général, Rodriguez devance de deux secondes son compatriote Igor Anton et de quatre l'Italien Vincenzo Nibali.

«L'équipe Katusha mérite (le maillot de leader) parce qu'elle a beaucoup travaillé», a assuré beau joueur Igor Anton. «Il faut voir le bon côté, nous n'allons pas travailler autant désormais» pour défendre le maillot rouge.

Le vainqueur de l'étape, Imanol Erviti, qui a devancé de 37 secondes le Belge Romain Zingle, le plus rapide de ses poursuivants, a reconnu avoir pris des risques dans la dernière descente.

«J'ai pris quelques secondes qui m'ont permis d'arriver sur la ligne en solitaire, a-t-il relevé. Je ne suis pas un grimpeur, je suis un rouleur et cela m'a servi dans la descente. C'est l'un des meilleurs moments de ma carrière professionnelle.»

En revanche, le Luxembourgeois Andy Schleck et l'Australien Stuart O'Grady ont vécu un moment délicat mardi. Ils ont été renvoyés chez eux par Bjarne Riis, le manageur de leur équipe Saxo Bank, pour une sortie nocturne non autorisée.

La 11e étape mercredi, annoncée par le Russe Denis Menchov comme «le vrai début de la Vuelta», va faire décoller les coureurs: départ de Vilanova y la Geltru à 120 m d'altitude et arrivée au sommet andorran de Pal à 1900 m.