L'Espagnol Alberto Contador, seulement sixième du contre-la-montre de 49 kilomètres, a laissé les commandes du Critérium du Dauphiné au Slovène Janez Brajkovic, vainqueur de cette 3e étape mercredi à Sorgues.

«Je pouvais tout perdre là-dessus!», s'est exclamé le double vainqueur du Tour de France après en avoir terminé avec un parcours compliqué, rendu dangereux par le revêtement très irrégulier de la chaussée et le vent violent.

Plusieurs coureurs (Kreder, Le Mével, Cataldo) ont d'ailleurs chuté dans ce «chrono» de longue haleine qui multipliait les «gendarmes couchés». «Je n'en ai jamais vu autant dans un contre-la-montre», a relevé Contador. «C'était le championnat du monde des dos d'âne», a renchéri le Français Christophe Moreau.

L'Espagnol, parti en dernière position - le privilège du maillot jaune - a d'autant moins pris de risques qu'il a vite compris être en retard par rapport aux meilleurs temps. À l'arrivée, le débours s'est élevé à 1 min 45 sec, un écart inhabituel pour Contador dans un exercice dont il est l'un des spécialistes.

«Le Dauphiné n'est pas une priorité pour lui. Mais je peux vous dire qu'il est sur la bonne voie dans la perspective du Tour», a estimé Brajkovic, tout heureux de l'occasion offerte d'enlever un succès de prestige, six ans après avoir décroché à Vérone (Italie) le titre mondial espoirs du contre-la-montre.

Millar ambitieux

À 26 ans, Brajkovic, habitué aux accessits dans les courses par étapes (cinquième du Tour de Romandie, neuvième du Tour de Catalogne et du Tour de Californie cette année), espère jouer les premiers rôles dans une édition du Dauphiné qui est privée de grandes têtes d'affiche visant la victoire.

Au moins le Russe Denis Menchov, transparent depuis le départ, s'est-il testé dans ce contre-la-montre dont il a pris finalement la cinquième place, juste derrière le néo-pro américain Tejay Van Garderen. Le champion olympique, l'Espagnol Samuel Sanchez, s'est classé, lui, à la... 48e place, à plus de quatre minutes de Brajkovic.

À l'exemple de Menchov, Edvald Boasson Hagen s'est rassuré après ses ennuis de santé du début de saison. L'espoir norvégien a longtemps détenu le meilleur temps avant d'être battu par le Britannique David Millar puis par le futur vainqueur.

Millar, devancé de 26 secondes par le Slovène, a justifié ses ambitions pour le classement général, toujours très ouvert. «Cela va être dur de défendre le maillot car, si nous sommes venus avec une bonne équipe ici, nous avons perdu sur chute Haimar Zubeldia», a rappelé le nouveau leader.

«Mes équipiers peuvent cependant m'emmener jusqu'au pied du dernier col. Après, ce sera à moi de me défendre», a ajouté Brajkovic, par référence notamment à la prochaine étape, jeudi, entre Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme) et Risoul (Hautes-Alpes).

Le parcours de 210,5 kilomètres, sur des routes vallonnées, se conclut par une ascension inédite de 12,8 kilomètres (à 7%) pour rejoindre la station située aux portes du Queyras, à l'altitude de 1870 mètres.