La Fédération suisse de cyclisme a confirmé mardi qu'une procédure pour infraction aux règles antidopage avait été ouverte contre l'Allemand Jan Ullrich, ancien vainqueur du Tour de France, au vu de nouvelles preuves.

Dans son édition de mardi, le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung révélait que la chambre antidopage du comité olympique suisse avait ouvert une procédure formelle à l'encontre de l'ancien coureur.

«C'était il y a deux semaines. Ils ont recu des informations supplémentaires», a déclaré à l'AFP Viktor Andermatt, directeur de la Fédération suisse. «C'est maintenant la commission disciplinaire qui traite le cas Ullrich».

M. Andermatt n'a toutefois pas été en mesure de donner des précisions sur la procédure contre Ullrich, licencié en Suisse jusqu'en 2006 où il résidait.

Le vainqueur du Tour de France 1997, aujourd'hui âgé de 35 ans et retiré du cyclisme, avait déjà écopé d'une suspension de six mois pour prise d'amphétamines en 2002.

Ullrich avait été limogé de l'équipe cycliste T-Mobile en 2006 en raison de son implication dans l'affaire de dopage «Puerto» et de ses liens avec le médecin espagnol Eufemiano Fuentes, au coeur de ce scandale.

Il y a trois ans, les responsables suisses de la lutte antidopage avaient déclaré qu'ils étaient dans l'incapacité de poursuivre Ullrich en raison de difficultés juridiques à utiliser des preuves en provenance d'Espagne. Mais plusieurs d'entre eux s'étaient promis de poursuivre les recherches pour trouver des preuves utilisables.

«C'est bon pour nous et le sport de trouver la vérité. C'est le principe, l'éthique, qui est important pour le cyclisme et on ne peut pas laisser le cas sans issue», a déclaré M. Andermatt.Dans un commentaire publié sur son site internet, Ullrich dit accueillir cette nouvelle avec «décontraction», et s'étonne que la Fédération suisse ait mis trois ans avant d'engager une procédure contre lui.

«Bien que je ne sois plus coureur professionnel, c'est justement pendant le Tour de France qu'est diffusée cette information. C'est plus qu'un étonnant 'hasard'», commente le vainqueur du Tour 1997.

«Je prends cela avec décontraction, car entre-temps j'ai acquis la distance nécessaire, et je suis confiant de pouvoir bientôt tirer un trait sur les trois dernières années».