Trois espoirs québécois

Joëlle Numainville

Ville d'origine: Laval

Âge: 21 ans

Équipe: ESGL93-GSD Gestion (France)

 

Résultats: double championne canadienne junior sur route (2004 et 2005)

Joëlle Numainville est la cycliste québécoise qui a connu le plus de succès cette année. Le 10 mai, la coureuse de 21 ans s'est classée 30e du Tour de Berne, en Suisse, l'épreuve de Coupe du monde précédant celle du mont Royal. Elle a ensuite enchaîné avec une 42e place au classement général du très sélectif Tour de l'Aude, en France. Elle a fini 13e de la neuvième et dernière étape. «Elle m'a surpris cette année. Elle a monté d'une coche», souligne Vincent Jourdain, entraîneur-chef route à l'Association cycliste canadienne. La Québécoise attribue une large part de sa récente progression à son nouvel entraîneur, Chris Rozdilsky, qui travaille aussi avec la triathlonienne Kathy Tremblay. «Je n'avais pas de références avec lui, mais ça va très bien, dit Numainville. Avec Chris, tout est en place. Je n'ai pas besoin de penser jour et nuit à ce que je vais faire aux courses ou à l'entraînement.» À sa troisième présence sur le mont Royal, aujourd'hui, elle aimerait bien s'immiscer parmi les 30 premières, comme à Berne. «Je suis dans une de mes meilleures formes», relève-t-elle. Si elle est décrochée, cependant, ne comptez pas sur elle pour compléter l'épreuve à tout prix. Numainville croit pouvoir s'illustrer davantage dans de potentielles arrivées massives lors du Tour du Grand Montréal, qui suivra la Coupe du monde, du 1er au 4 juin.

Karol-Ann Canuel

Ville d'origine: Amos

Âge: 21 ans

Équipe: Specialized-Mazda-Groupe Samson

Résultats: double vice-championne canadienne du contre-la-montre U23, 5e course sur route des championnats du monde juniors de 2006

«Elle marche bien, la petite mosus!» Le commentaire est de Lyne Bessette, qui a côtoyé Karol-Ann Canuel lors du récent Tour of the Battenkill, couru le 18 avril dans l'État de New York. Canuel y a fini deuxième, tandis que Bessette, une «retraitée» active, s'est classée septième. «Je ne m'attendais pas à ce résultat-là», confie Canuel, qui s'est consacrée cet hiver à ses études au baccalauréat en soins infirmiers à l'Université du Québec en Outaouais. «Je me disais que j'allais prendre le départ, faire mon possible et... je me suis retrouvée à sprinter pour la première place.» Canuel a été rapidement identifiée comme le grand espoir du cyclisme féminin québécois quand elle a pris la cinquième place de la course sur route des Mondiaux juniors de 2006. «Quand je suis arrivée chez les seniors, il y avait une coche», a cependant constaté celle qui a commencé à rouler à 11 ans dans sa ville natale d'Amos, en Abitibi. Elle rêve de participer aux Jeux olympiques de 2016 et de joindre les rangs d'une grande équipe. «Je prends ça une année à la fois. Je vise le long terme», précise-t-elle. Elle participe aujourd'hui à sa troisième Coupe du monde sur le mont Royal. Elle a abandonné vers la mi-course en 2007 et 2008. «Je vais donner tout ce que j'ai, mais les meilleures coureuses au monde sont là, souligne Canuel. Je ne me suis pas fixé d'attentes dans cette course-là.»

Audrey Lemieux

Ville d'origine: Alma

Âge: 24 ans

Équipe: ESGL93-GSD Gestion (France)

Résultats: championne canadienne route et contre-la-montre junior (2003) et U23 (2005)

En mars 2007, Audrey Lemieux croyait sa carrière terminée quand, au retour d'un camp d'entraînement à Cuba, elle a subi une thrombophlébite. «Après un an d'inactivité, je ne pensais pas pouvoir revenir au même niveau de compétition», mentionne-t-elle. Voilà pourquoi elle a d'abord dit non quand l'équipe québécoise Specialized-Carrefour Multisports lui a demandé de devenir son capitaine de route, l'an dernier. En plus, elle se préparait à commencer des études universitaires aux HEC et trouvait qu'elle avait déjà pris suffisamment de retard dans son parcours scolaire. «Mais quelque chose me disait que si je ne l'essayais pas, je le regretterais», dit l'Almatoise de 24 ans. Elle est donc revenue graduellement à la compétition, participant entre autres au Tour de l'Île-du-Prince-Édouard, où elle s'est insérée dans quelques échappées. «J'ai vu que j'étais quand même encore dans le coup et ça m'a redonné un peu confiance.» L'équipe française ESGL93-GSD, qui parraine la formation québécoise Specialized, a remarqué Lemieux et l'a invitée à participer à la Route de France féminine, une course par étapes. Cette année, elle revient avec ESGL93-GSD, avec qui elle a pris part au dernier Tour de l'Aude, qu'elle a complété à l'arraché. «Il faut voir le côté positif: j'ai amélioré ma forme physique et ma vitesse de jambes», relève Lemieux, qui est rentrée au Québec lundi. Elle participe aujourd'hui à sa quatrième Coupe du monde sur le mont Royal.