Le coureur cycliste américain Lance Armstrong a révélé mardi qu'il redoutait d'être agressé par des spectateurs lors de sa participation au prochain Tour de France, dans une interview au quotidien anglais The Guardian.

«Je ressens de l'agressivité, de la colère», a-t-il dit. «Si vous croyez tout ce que vous lisez, ma sécurité personnelle pourrait être compromise. Le cyclisme se pratique sur routes et les spectateurs les bordent. J'ai la faiblesse de croire que ces gens, même s'ils ne m'aiment pas, laisseront l'épreuve se dérouler normalement», a ajouté le septuple vainqueur de la Grande Boucle (1999-2005).

Âgé de 37 ans, le détenteur du record des victoires dans le Tour avait annoncé en septembre son retour à la compétition pour 2009 sous le maillot de la formation Astana dirigée par Johan Bruyneel, le Belge avec lequel il a fait équipe à partir de fin 1998.

Durant ses années de domination, et bien qu'il n'ait jamais subi de contrôle positif, Armstrong a été l'objet de soupçons récurrents de dopage. «Je comprends que les Français et le cyclisme en général puissent avoir cette perception, mais la réalité est toute autre», a-t-il tenté d'expliquer. «Le niveau de contrôle dont j'ai fait l'objet pendant ma carrière de la part de la presse et des autorités antidopage n'a pas d'équivalent», a-t-il assuré, affirmant: «Je n'ai peur de rien, je n'ai rien à cacher».

Cependant, alors que le Guardian lui demandait s'il craignait des incidents l'été prochain sur les routes de France, il a répondu: «Oui. Il y a des directeurs de formations françaises qui ont encouragé le public à se presser le long des routes. C'est très passionnel et intense», a-t-il souligné.

Armstrong s'est déclaré par ailleurs plus «affûté» à 37 ans qu'à ses débuts, affirmant que «sur le plan mental, il n'y avait aucune comparaison». «Je suis beaucoup plus fort et motivé. Ma motivation de 2008 ressemble à celle de 1999. Je m'étais sorti d'un cancer et plus personne ne me voulait ou croyait encore en moi.»

«Cependant, n'oubliez pas que je suis le vainqueur le plus âgé d'un Tour de l'ère moderne et que cela date d'il y a quatre ans», a-t-il tempéré. «Ma nervosité va me faire encore plus travailler», a-t-il ajouté, précisant qu'il allait commencer à s'entraîner, dès décembre, à Tenerife (Espagne) et en Californie, avant d'aborder les premiers «vrais» cols de montagne en février.