Lyne Bessette n'a toujours pas pardonné à Geneviève Jeanson. Aujourd'hui retraitée, elle estime que sa carrière a été gâchée par le dopage de son éternelle rivale.

Bessette n'a pas accepté les aveux contrits de Jeanson à l'émission Enquête de Radio-Canada, l'automne dernier. «Quand elle dit qu'elle est une victime, je n'ai pas le goût de la croire, dit-elle à Alain Gravel dans le livre L'affaire Jeanson: l'engrenage. Elle savait ce qu'elle faisait à 20 ans, quand même. Après avoir regardé ton reportage, je revoyais ma carrière. Gâchée je dirais à 50% par Jeanson. En même temps, je sais que c'était une fille détruite par son entraîneur. C'était tout mélangé. J'avais de la peine pour elle, mais j'étais aussi en colère contre elle.»

Dans le chapitre intitulé «La princesse et la méchante», Bessette se dit encore profondément blessée par la couverture médiatique qu'elle a reçue à l'époque de sa rivalité avec Jeanson. «Ça me touchait au plus profond de mon être», dit-elle dans l'entrevue émotive qu'elle a accordée à Gravel l'été dernier.

Bessette est toujours choquée que Jeanson ait pu tirer profit du dopage en gagnant un salaire d'environ 200 000$ par année alors qu'elle devait se contenter de 70 000$. Le fait qu'elle ait vendu son histoire à un producteur de films la scandalise encore plus. «Ça me fait chier de savoir qu'elle va faire de l'argent avec ça, dit Bessette dans le livre. Elle ment à tout le monde, pis elle fait de l'argent. C'est payant d'être tricheur! Je vais changer de job!»