Un autre relais et un autre titre mondial pour Katerine Savard.

Après le 4 X 100 m libre féminin la veille, la nageuse montréalaise a ajouté une médaille d’or à son bagage aux Championnats du monde en petit bassin d’Abou Dabi, vendredi.

Cette fois, elle a nagé les préliminaires du 4 X 50 m libre mixte où Josh Liendo, Yuri Kisil, Kayla Sanchez et Maggie Mac Neil avaient gagné la finale de justesse devant les Pays-Bas en soirée. Elle a aussi pris part aux préliminaires du 4 X 50 m quatre nages féminin, où le Canada s’est classé quatrième de la finale.

« Ma tâche ce matin était d’aider l’équipe à se qualifier pour les finales, a indiqué Savard. Je savais d’avance que je ne nagerais pas en finale. Ça faisait partie de ma job. Mes deux 50 ont été très bons, j’étais vraiment satisfaite. Les filles et les garçons ont super bien fait ce soir. C’était vraiment chouette à voir des estrades. »

Sur le plan individuel, Savard a essuyé une déception au 200 m papillon. Son chrono de 2 min 7,38 s lui a valu le 13rang. Elle a donc raté la finale par trois quarts de seconde.

Sur papier, la native de Pont-Rouge pouvait légitimement aspirer au podium dans cette épreuve où elle a vécu une véritable renaissance dans le circuit International Swimming League (ISL). Elle a enregistré ses meilleurs temps en plus de 10 ans dans les dernières semaines (2 min 5,54 s).

« C’est sûr que j’étais déçue, mais mon entraîneur m’a fait réaliser que si j’avais fait ce temps-là il y a un mois, j’aurais été hyper contente. Vu que j’ai été plus rapide la semaine dernière, on dirait que je savais que j’étais capable de faire plus vite ici. Il faut remettre les choses en perspective. »

La veille, Savard a vécu des émotions fortes en s’élançant dernière au relais 4 X 100 m libre. Les entraîneurs canadiens ont utilisé une stratégie non traditionnelle en faisant partir leur relayeuse théoriquement la plus lente au dernier rang. La Québécoise de 28 ans en a tremblé sur le bloc.

Auteure de son 100 m le plus rapide à vie (52,16 s), elle a résisté au retour de l’Américaine Abbey Weitzeil, qui a touché au mur exactement en même temps qu’elle. Deux ensembles de médailles d’or ont donc été attribués.

« J’étais hyper nerveuse. Je savais que j’étais à côté de championnes olympiques qui termineraient le relais de leur pays respectif et que je me ferais rattraper. J’ai juste essayé de nager le plus vite possible et j’espérais être capable de conserver l’avance que les filles m’avaient donnée. Ç’a été vraiment une belle surprise. »

Après une troisième participation olympique à Tokyo – demi-finaliste au 100 m papillon et 4e au relais 4 X 200 m – Savard a plongé dans le bain des ISL où elle a fini deuxième de la finale avec les Cali Condors de Caeleb Dressel.

Cette première expérience professionnelle semble l’avoir transformée : « Ça m’a donné beaucoup de confiance en moi et comme appris à nager mes courses un peu différemment. On était des nageurs de 15 nationalités différentes dans l’équipe. De savoir que j’étais capable de m’entraîner avec ces filles-là, de faire les mêmes temps que des médaillées olympiques, ça m’a redonné envie d’y croire. »

L’œil de coachs étrangers qui ne la connaissaient pas lui a également procuré un nouveau souffle. « Je sais que mes entraîneurs croient en moi, mais de se le faire dire par d’autres qui voient en moi un certain potentiel, ça m’a énormément aidée émotionnellement, a-t-elle souligné. J’ai aussi pris une certaine maturité dans ma natation cette année. J’ai vraiment eu du plaisir. J’espère juste conserver cette attitude-là. »

Par ailleurs, Kylie Masse a gagné l’argent au 100 m dos. La triple médaillée des JO de Londres a franchi les deux longueurs en 55,22 sec, un record canadien.

PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Kylie Masse lors des Jeux olympiques de Tokyo

Les Mondiaux (bassin de 25 m) se poursuivent jusqu’à mardi aux Émirats arabes unis. L’évènement est moins prestigieux que son pendant en grand bassin, dont la prochaine présentation est programmée en mai à Fukuoka.

Savard doit s’aligner au 100 m papillon, mais elle pourrait déclarer forfait afin de se préserver pour les relais 4 X 200 m, 4 X 50 m libre, où elle doit plonger en finale, et le 4 X 100 QN, où elle prévoit prendre le départ en préliminaires.

« On a des objectifs précis pour les relais avec les entraîneurs. On en a discuté et ne vous surprenez pas si je ne fais pas partie du 100 papillon. C’est peut-être une stratégie qu’on a… »